"On a besoin d'un choc de confiance, pas de remèdes homéopathiques", selon le ministre de l'Industrie, qui pointe des mesures insuffisantes pour soutenir les entreprises.

Marc Ferracci à Paris, le 27 février 2025. ( AFP / LUDOVIC MARIN )
Bruxelles doit améliorer "la copie" sur l'accompagnement prévu pour décarboner l'industrie européenne, sans quoi la France "n'assumera pas l'objectif" européen "de réduction des émissions de 90% en 2040", a prévenu jeudi 27 février le ministre français chargé de l'Industrie Marc Ferracci, dans une entrevue accordée aux Échos .
"On ne peut pas faire comme si l'industrie allait naturellement absorber" la "contrainte sur la décarbonation" qu'impose l'Union européenne, a estimé Marc Ferracci, qui estime qu'un plan dévoilé mercredi par la Commission européenne ne propose pas assez de mesures pour accompagner le secteur dans la réussite des objectifs climatiques européens.
Si "la banque de la décarbonation qui est proposée" dans ce pacte "est une bonne chose", a jugé Marc Ferracci, "on a besoin d'un choc de confiance, pas de remèdes homéopathiques , pour rassurer les industriels", a-t-il ajouté. Marc Ferracci propose notamment de "réformer dès cette année le dispositif de la taxe carbone aux frontières" , qui servira à sanctionner les produits issus de pays très émetteurs de CO2 et pourrait donc améliorer la compétitivité de l'industrie européenne.
Jusqu'à 100 milliards d'euros mobilisés
Dans son "pacte pour une industrie propre" présenté mercredi, la Commission européenne a présenté des mesures pour "soutenir la compétitivité" de l'industrie dans son processus de transformation pour se décarboner.
Elle a formulé peu de propositions chiffrées, à part l'objectif de "mobiliser jusqu'à 100 milliards d'euros" pour des projets d'industrie propre. Le plan comprend aussi une ribambelle d'incitations pour investir dans l'énergie verte , avec une emphase sur le "Made in Europe".
Marc Ferracci estime que l'industrie européenne "est dans un état comparable à ce qu'était le système financier en 2008" , du fait d'un "sous-investissement", d'un "ralentissement de la demande" et de "problèmes de compétitivité structurels".
"Si on ne prend pas des mesures extrêmement puissantes, cela va avoir des répercussions sur notre niveau de vie" et "la cohésion sociale", a estimé le ministre.
Marc Ferracci reçoit ce jeudi à Bercy plusieurs ministres européens de l'industrie pour trouver une solution à la crise de l'industrie sidérurgique, et pousser Bruxelles à accélérer des mesures de défense de l'acier européen.
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