
Les électeurs de la première circonscription du Tarn-et-Garonne votent dimanche lors d'une législative partielle pour départager Pierre-Henri Carbonnel, candidat UDR soutenu par le RN, et Cathie Bourdoncle, candidate socialiste ( AFP / Ed JONES )
Les électeurs de la première circonscription du Tarn-et-Garonne votent dimanche lors d'une législative partielle qui, en plus de départager Pierre-Henri Carbonnel, candidat UDR soutenu par le RN, et Cathie Bourdoncle, candidate socialiste, illustre la menace qui pèse sur le front républicain.
Arrivé troisième et éliminé au premier tour avec 17,55% des voix, le conseiller départemental Les Républicains (LR) Bernard Pécou, bien que fermement opposé au RN, n'a pas souhaité donner de consigne de vote.
Le chef de son parti, Bruno Retailleau, a toutefois appelé ses électeurs à ne donner "pas une voix" à la gauche lors de ce scrutin visant à remplacer la députée (UDR) Brigitte Barèges, inéligible depuis juillet après une décision du Conseil constitutionnel, qui a identifié des irrégularités dans le financement de sa campagne.
Comment trancheront-ils? Leur choix, à partir de l'ouverture des bureaux de vote à 08H00 et jusqu'à 18H00, sera déterminant, le candidat de l'Union des droites pour la République (UDR) Pierre-Henri Carbonnel, un agriculteur de 35 ans, ayant reçu 29,25% des suffrages et pouvant sans doute compter sur les 7,34% recueillis au premier tour par une dissidente du RN.
A gauche, la socialiste Cathie Bourdoncle, vice-présidente du conseil départemental âgée de 59 ans, soutenue par la présidente de la région Occitanie Carole Delga, l'ex-députée locale Valérie Rabault et le Parti radical de gauche (PRG), a obtenu 24,30% des voix dimanche dernier. Elle a reçu le soutien indirect de son adversaire LFI Samir Chikhi (10,49%), qui a appelé à faire barrage au RN, et de Catherine Simonin-Bénazet (Renaissance, 5,28%).
- Ligne Retailleau -
La ligne édictée par Bruno Retailleau dans une interview à Europe1-CNews, "pas une voix à la gauche", "ça veut dire toutes les voix à Pierre-Henri Carbonnel", a voulu croire mercredi le président de l'UDR, Eric Ciotti, lors d'un déplacement à Montauban.
Mais le ministre démissionnaire de l'Intérieur s'est bien gardé d'appeler directement à voter pour M. Carbonnel. Et le candidat LR Bernard Pécou a, lui, critiqué la "dérive d'idées" de Brigitte Barèges, ex-LR qui avait emporté la circonscription face à la gauche en 2024 en suivant M. Ciotti dans son alliance avec le RN.
Mme Barèges, alors maire de Montauban et dont M. Carbonnel était le suppléant, avait battu la députée PS sortante en poste depuis 2012, Valérie Rabault, par 51,25% des voix contre 48,75%, lors d'un scrutin où la participation s'était toutefois élevée au second tour à 71,47%, contre seulement 35% au premier tour dimanche.
- Soutien aux poulains -
Signe de l'importance donnée au scrutin par les partis, tant M. Ciotti que M. Retailleau, le secrétaire général de Renaissance Gabriel Attal ou Carole Delga sont venus encourager leurs poulains à un moment ou à un autre de la campagne.
"Pour remporter ce siège", a estimé mercredi Eric Ciotti, "il faut que tous ceux qui partagent les valeurs de droite se réunissent au second tour".
Soutenue par la très anti-LFI présidente de région Carole Delga, Cathie Bourdoncle "n'est pas Che Guevara", a noté lors d'une conférence de presse mardi Stéphane Peu, le président du groupe PCF à l'Assemblée nationale.
Face à la position de Bruno Retailleau, M. Peu a fustigé "l'accélération d'une recomposition politique où la droite dite républicaine, Les Républicains, est en train d'envisager, sérieusement et concrètement, son union future avec l'extrême droite".
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