Tour de France
par Vincent Daheron
Tadej Pogacar a assuré jeudi qu'il fallait "absolument éviter les zones grises" en matière de substances et de technologies alors que ses performances du week-end dernier dans les Pyrénées ont fait ressurgir des doutes dans une discipline au passif important concernant le dopage.
"Je pense qu'il faut absolument éviter les zones grises, qui concernent notamment la caféine ou ce genre de choses", a déclaré jeudi le leader du classement général du Tour de France avec 3'11'' d'avance sur le Danois Jonas Vingegaard. "C'est mieux pour tout le monde d'éviter ce genre de trucs et seulement se fier aux recommandations du médecin, à ce qui est bon pour la santé."
"Vous devez toujours vous éduquer sur ce genre de choses et penser à votre santé, ce qui est bon ou pas pour vous", a-t-il ajouté.
En fin de semaine dernière, une enquête signée Escape Collective révélait que trois équipes présentes sur le Tour de France - dont celles de Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) et Jonas Vingegaard (Visma-Lease a bike - utiliseraient l'inhalation de monoxyde de carbone, un gaz toxique indolore et incolore.
"C'est un test en camp d'altitude, afin de voir comment vous répondez à l'altitude. Cela dure deux ou trois minutes, vous respirez dans un ballon pendant une minute, puis sans le ballon, vous regardez votre hémoglobine. Et vous devez refaire le test deux semaines plus tard", a expliqué le maillot jaune, mercredi.
"Mais la fille qui faisait le test n'est pas revenue, donc je n'ai fait que la moitié du test. En tout cas, ce n'est pas comme si vous respiriez du monoxyde de carbone, c'est plutôt un test pour voir comment vous répondez à l'altitude."
Une utilisation conforme à celle expliquée à Reuters par Raphaël Faiss, responsable de recherche au centre de recherche et d'expertise des sciences antidopage de Lausanne.
"Il est important de pouvoir quantifier l'effet d'un stage en altitude de façon précise, c'est là que la méthode d'inhalation du monoxyde de carbone entre en ligne de compte", indique-t-il. Cette pratique se fait grâce à un recycleur de monoxyde de carbone et n'est pas interdite par l'Agence mondiale antidopage (AMA).
"Cela permet de mesurer les grammes totaux d'hémoglobine (protéine en charge du transport de l'oxygène dans le corps) que l'athlète a dans son système", ajoute Raphaël Faiss, qui précise qu'il n'y a "pas d'intérêt particulier à utiliser du monoxyde de carbone pour améliorer les performances".
(Reportage de Vincent Daheron, édité par Zhifan Liu)
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