François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, à Davos le 23 mai 2022. ( AFP / FABRICE COFFRINI )
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, "ne peut pas complètement exclure une récession, parce qu'il y a beaucoup d'incertitudes", a-t-il mis en garde sur BFMTV ce mardi 20 décembre.
L'économie française a été mise à rude après après la pandémie de Covid-19, puis la guerre en Ukraine. Et en dépit de ces crises, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a bon espoir que "la France devrait probablement échapper à la récession", a-t-il assuré sur BFMTV ce mardi 20 décembre.
Néanmoins, "je ne peux pas complètement l'exclure parce qu'il y a beaucoup d'incertitudes. Si récession il devait y avoir, elle serait en tout état de cause temporaire et limitée", croit-il savoir. Puis de détailler : "La France et l'Europe devraient - sauf nouveau choc - échapper à ce qu'on appellerait un atterrissage brutal, un écroulement de l'économie. Il y aura un ralentissement, pas de crash." "Il y a trois mois, il y avait beaucoup plus d'inquiétudes que ça. Nous ne voyons pas cela, c'est plutôt une économie qui se stabilise avant de reprendre sa croissance", a rappelé François Villeroy de Galhau.
Résilience, ralentissement et reprise
Selon les projections de la Banque de France publiées samedi, la croissance de l'économie française connaîtra une nette baisse de régime en 2023, toujours affectée par la crise énergétique et l'inflation, avant de rebondir sur les deux années suivantes. L'économie fait preuve de résistance : l'institution table toujours sur un cycle économique en trois "R" - résilience, ralentissement et reprise.
Ainsi, la hausse du produit intérieur brut (PIB) va fortement décélérer, de 2,6% en 2022 à 0,3% en 2023, selon le scénario "le plus probable" retenu pour les projections macroéconomiques des trois prochaines années de la banque centrale française. Ce tassement sera suivi d'un rebond à 1,2% en 2024 - moins que le +1,8% anticipé précédemment, car "l'hiver 2023-24 pourrait encore être un peu compliqué dans le contexte de la crise énergétique", selon son directeur général, Olivier Garnier.
La Banque de France, plus pessimiste que le gouvernement
Mais la reprise se poursuivra en 2025 avec une croissance attendue à 1,8%. A cet horizon, le chômage, qui connaîtrait une hausse "temporaire" à plus de 8% sur la période, commencerait à refluer. Confrontée à "un choc extérieur majeur" avec la guerre en Ukraine, l'économie française "manifeste une certaine résilience" et, une fois le trou d'air de 2023 passé, "s’adaptera ensuite à cette nouvelle donne", a fait valoir le gouverneur de la Banque de France, dans un entretien au Journal du Dimanche.
Ces prévisions restent toutefois à prendre avec des pincettes, au vu des "grandes incertitudes" qui pèse sur l'économie française et européenne, a-t-il relevé. De ce fait, la Banque de France publie pour l'an prochain une fourchette de l'évolution du PIB comprise entre -0,3% et +0,8%. Dans tous les cas, l'institution se montre plus pessimiste que le gouvernement, qui prévoit 2,7% de croissance pour cette année et 1% en 2023.
12 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer