
Les gendarmes français affrontent des manifestants indépendantistes alors que des affrontements se produisent lors de la suppression d'un barrage routier sur l'avenue Paul-Emile Victor à Dumbéa en Nouvelle-Calédonie, le 24 juin 2024. ( AFP / DELPHINE MAYEUR )
"On est dans une situation où, tous les jours, on a un risque d'effondrement du système économique et social calédonien", s'est alarmé David Guyenne, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Nouvelle-Calédonie, sur franceinfo ce mercredi 31 juillet.
Le 13 mai, un mouvement de révolte a éclaté en Nouvelle-Calédonie, provoquant la mort de dix personnes, dont deux gendarmes, et causant des dégâts considérables. Selon David Guyenne, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Nouvelle-Calédonie, "800 entreprises" ont été "totalement détruites, brûlées ou dans l'incapacité de reprendre, 20 000 chômeurs directs ou indirects, ce qui représente 30% de l'emploi salarié privé et 25% du PIB de la Nouvelle-Calédonie détruits en deux mois", a-t-il déploré sur l'antenne de franceinfo ce mercredi 31 juillet, évoquant une situation "absolument catastrophique".
"Ce qui est inquiétant, c'est que l'ensemble du système économique et social est grippé", a poursuivi David Guyenne. "Il n'y a pas de retour à l'ordre. Les entreprises ne peuvent pas se remettre en état de fonctionner durablement. Les fournisseurs, les clients, rien ne fonctionne normalement", a-t-il détaillé. "On est dans une situation où, tous les jours, on a un risque d'effondrement du système économique et social calédonien. C'est un moment très difficile, avec beaucoup de flou et très peu de certitudes", a expliqué le président de la CCI de Nouvelle-Calédonie.
"Un faux calme"
Puis d'évoquer la situation de l'île à ce jour : "L'apparent retour au calme est un faux calme. Il y a encore des endroits en Nouvelle-Calédonie où on ne peut pas se rendre parce que des barrages d'émeutiers sont trop dangereux."
A l'origine du mouvement de révolte : un projet de réforme du corps électoral lors des scrutins provinciaux. La facture des dégâts est évaluée à au moins 2,2 milliards d'euros par le gouvernement calédonien. Une enveloppe globale s'élevant à 300 millions d'euros d'aide aux collectivités et entreprises hors nickel a été accordée par l'Etat. Le soutien inclut notamment l'activité partielle, le fonds de solidarité Etat, les prêts aux entreprises garantis par l'Etat, le soutien au financement des collectivités et du système de santé, de sécurité sociale et d'énergie local, a détaillé le ministère de l'Economie auprès de l'AFP. "Ça ne suffira pas", s'est désolé David Guyenne sur franceinfo. L'Etat doit selon lui d'abord soutenir "le système de protection sociale, le système de chômage de la Nouvelle-Calédonie, pour éviter cet effondrement du tissu social calédonien".
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