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Courses alimentaires avec les titres-restaurant : le secteur de la restauration monte au créneau
information fournie par Boursorama avec Media Services 10/10/2024 à 11:01

Le titre-restaurant est un "avantage social, destiné à bien s'alimenter pendant sa journée de travail. Il est donc important qu'il reste ancré dans la restauration, pour que les entreprises continuent d'accepter de le financer", selon Edenred.

( AFP / ALAIN JOCARD )

( AFP / ALAIN JOCARD )

Faut-il laisser les titres-restaurant profiter à la grande distribution ? Depuis 2022, leurs détenteurs peuvent les utiliser pour acheter des produits non directement consommables dans les supermarchés. Dans un contexte de baisse du pouvoir d'achat, le gouvernement avait prolongé cette mesure sur l'année 2024. Et dans le sillage d'informations de presse, les restaurateurs se sont vivement opposés mercredi 9 octobre à une nouvelle extension en 2025 de cet usage, selon Thierry Marx, président de la première organisation patronale du secteur, l'Umih.

RMC a notamment évoqué une décision "dans les prochains jours" sur l'extension de ce dispositif au-delà du 31 décembre 2024, voire une pérennisation. Les services de la secrétaire d'État à la Consommation Laurence Garnier ont confirmé à l' AFP que l'arbitrage devrait être rendu dans les prochains jours.

"Aujourd'hui par souci de solidarité, et on l'entend bien, on va laisser aller les titres-restaurant vers la grande distribution, 600 millions d'euros vers la grande distribution qui n'a pas besoin de notre travail pour faire des marges", a déploré le chef étoilé lors d'une conférence de presse au côté de Catherine Quérard, patronne du GHR, l'autre syndicat du secteur. "Les émetteurs (de titres-restaurant) sont pourtant d'accord pour travailler sur un titre d'alimentation durable" qui coexisterait avec le titre-restaurant, a-t-il poursuivi.

Edenred, l'émetteur des Tickets-restaurant, a précisé à l' AFP que "sur le principe", le groupe "n'est pas pour la pérennisation de l'utilisation des titres-restaurant pour acheter n'importe quel produit alimentaire en grande surface". Le titre-restaurant est un "avantage social, destiné à bien s'alimenter pendant sa journée de travail . Il est donc important qu'à long terme, il reste ancré dans la restauration, pour que les entreprises continuent d'accepter de le financer", estime le groupe. Edenred propose notamment d'instaurer un double plafond d'utilisation quotidienne, qui pourrait être de 30 euros au restaurant et 25 euros dans les grandes surfaces alimentaires.

Farine, pâtes, riz, viande...

Le dispositif d'extension de l'utilisation des titres-restaurant, mis en place en 2022, permet aux détenteurs d'acheter des produits non directement consommables (farine, pâtes, riz, viande, etc.) dans les supermarchés. Le précédent gouvernement, qui avait prolongé cette mesure jusqu'en 2024 dans un contexte de baisse du pouvoir d'achat, envisageait de la pérenniser dans le cadre d'une réforme prévue cet automne, qui prévoyait également d'instaurer la dématérialisation totale des titres-restaurant d'ici 2026.

Selon les calculs des professionnels, la part de marché des grandes et moyennes surfaces a progressé de 8,4 points alors que celles des restaurateurs a reculé de 6,4 points depuis l'extension de l'utilisation des titres-restaurant à tous les produits alimentaires.

Dans un contexte de difficultés économiques pour le secteur, les restaurants menacés seront "remplacés par une industrialisation de notre métier , par moins de fait-maison", a alerté Thierry Marx.

L'Umih, le GHR et la CGAD -qui représente les artisans des métiers de bouche (boulangers, charcutiers, traiteurs, pâtissiers, bouchers...)- s'étaient opposés en début d'année à une proposition de loi sur le fait-maison, qui visait à signaler d'une mention "non fait maison" les plats non cuisinés sur place.

"Pointer du doigt, ça n'a pas de sens. Nous réclamons une loi-cadre sur le fait-maison que nous porterons à l'Assemblée nationale ", a indiqué Thierry Marx.

L'ancien député (Renaissance) Christopher Weissberg, rapporteur de la proposition de loi initiale (qui a finalement été retirée), a annoncé la semaine dernière sur sa page LinkedIn sa nomination comme directeur du développement international du groupe Bertrand (Hippopotamus, Burger King, Pitaya, Léon ou Au Bureau). "Une nomination scandaleuse", a jugé auprès de l' AFP le restaurateur Stéphane Manigold, partisan de la proposition de loi, dénonçant dans un courrier à Emmanuel Macron "un remerciement des plus choquants".

1 commentaire

  • 10 octobre 12:29

    Bien manger ?
    Un kebab, un Whopper , un Bigmac ?
    L'hypocrisie est totale.
    L"Etat fait croire que c'est un avantage social alors que des intermédiaires se font des marges indécentes (Edenred...) et que la liberté devrait être faite à tous (manger ou pas, où, quand...)
    Il suffirait à l'état de donner un crédit d'impôt uniquement pour les travailleurs ! Et à tous les travailleurs !


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