(Actualisé tout du long; photo/TV à disposition)
La plus haute juridiction de Corée du Sud a jeté jeudi une ombre sur l'éligibilité de Lee Jae-myung, considéré comme favori pour l'élection présidentielle anticipée du mois prochain, tandis que le Premier ministre et son successeur désigné comme président par intérim ont démissionné coup sur coup, prolongeant la crise au pouvoir à Séoul survenue en décembre.
La tentative du président, désormais destitué, Yoon Suk-yeol d'imposer la loi martiale début décembre a plongé le pays dans une crise politique sans précédent depuis des décennies, altérant l'image de démocratie parmi les plus stables au monde.
Après que la Cour constitutionnelle a confirmé en avril la
destitution
de Yoon Suk-yeol, par ailleurs
poursuivi au pénal
pour des accusations d'insurrection, un scrutin anticipé a été fixé au 3 juin, conformément au délai légal dans de telles circonstances.
La campagne électorale est secouée désormais par la décision de la Cour suprême d'infirmer un jugement selon lequel Lee Jae-myung n'a pas violé les lois électorales en 2022. La plus haute juridiction sud-coréenne a déclaré que l'ancien chef de file de l'opposition, donné en tête dans les intentions de vote, avait effectivement commis de "fausses déclarations" dans le cadre de sa candidature à la précédente élection présidentielle.
L'affaire a été renvoyée devant une cour d'appel, avec la possibilité que Lee Jae-myung soit déclaré inéligible pour une durée pouvant aller jusqu'à cinq ans.
Depuis que le Parlement a voté en décembre la destitution de Yoon Suk-yeol, le pouvoir est instable. Le ministre de l'Education, Lee Ju-ho, est devenu jeudi soir le troisième président intérimaire en moins de cinq mois.
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre Han Duck-soo, qui avait remplacé Yoon Suk-yeol sur une base intérimaire avant d'être à son tour visé par une procédure de destitution puis d'être
rétabli dans ses fonctions
, a démissionné. Il est attendu qu'il devienne formellement candidat pour le scrutin du 3 juin.
Choi Sang-mok, ministre des Finances devenu président par intérim après la suspension de Han Duck-soo par le Parlement le 27 décembre - jusqu'à ce que la Cour constitutionnelle décide le 24 mars d'infirmer cette mesure - devait à nouveau le remplacer.
Mais, menacé également par une procédure de destitution lancée dans la journée par des parlementaires lui reprochant ses précédentes décisions en tant que chef d'Etat intérimaire, il a préféré démissionner subitement.
Au coeur des négociations commerciales ouvertes par la Corée du Sud avec les Etats-Unis à la suite des vastes droits de douane annoncés par Washington, Choi Sang-mok a dans un communiqué demandé pardon pour n'être pas en mesure de poursuivre ses travaux.
Conformément à l'ordre de succession en cas de vacance de la présidence, Lee Ju-ho est alors devenu chef d'Etat par intérim.
Cet économiste et enseignant avait été nommé par Yoon Suk-yeol ministre de l'Education en novembre 2022. Il avait déjà été chargé de ce portefeuille dans une précédente administration.
(Joyce Lee, Ju-min Park, Cynthia Kim et Josh Smith; version française Nicolas Delame et Jean Terzian)
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