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Contrôleurs aériens : le droit de grève encadré plus strictement
information fournie par Boursorama avec Media Services 29/12/2023 à 12:14

Cette année, la majorité des jours de grève des contrôleurs aériens comptabilisés dans l'UE ont eu lieu en France.

( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

La loi qui modifie le droit de grève des contrôleurs aériens a été promulguée vendredi 29 décembre au Journal officiel. Les personnels dont l'absence impactera la capacité des avions à voler devront prévenir individuellement de leur intention de ne pas travailler.

Cette modification du code général de la fonction publique, fruit d'une loi à l'initiative du sénateur centriste Vincent Capo-Canellas et soutenue par le gouvernement, avait été jugée conforme le 21 décembre par le Conseil constitutionnel après avoir été adoptée le 15 novembre par le Parlement. Elle impose à tout agent aérien assurant des fonctions "dont l'absence est de nature à affecter directement la réalisation des vols" de déclarer individuellement sa participation à un mouvement de grève au plus tard à midi deux jours auparavant. Jusqu'alors, les syndicats dans le contrôle aérien devaient déposer tout préavis de grève cinq jours avant un mouvement, permettant d'assurer un "service minimum", mais les grévistes n'avaient pas à déclarer leur participation individuelle, à la différence des autres salariés du secteur.

La Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) ne disposait donc pas d'estimations fiables sur le nombre de grévistes et pouvait être amenée à demander aux compagnies aériennes d'annuler plus de vols que nécessaire afin de mettre en adéquation le nombre de contrôleurs disponibles et le programme des opérations aériennes.

"Un progès essentiel" pour les compagnies et les voyageurs

Cette loi "marque un progrès essentiel pour les compagnies et les voyageurs aériens, dans le respect du droit de grève garanti par la Constitution", s'était réjoui la semaine dernière le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune. Ce dernier avait évoqué le 15 février une évolution de l'encadrement des grèves des aiguilleurs du ciel après une grève surprise "irresponsable" ayant pris par surprise des centaines de passagers quatre jours auparavant à Paris-Orly, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites. Ce mouvement social avait fortement perturbé le trafic aérien au premier trimestre, en France et par ricochet dans toute l'Europe.

Le 22 décembre, des compagnies aériennes du Vieux continent ont qualifié cette réforme de "première étape importante dans la réduction des perturbations pour les passagers".

Cette année, "la majorité des jours de grève (des contrôleurs aériens) comptabilisés dans l'UE ont eu lieu en France, soit 67 au total. Plus de 4.000 vols ont été annulés, 24.000 retardés et plus de 11 millions de passagers en provenance ou à destination de la France , ainsi que ceux survolant le pays" ont été affectés, selon la principale association de transporteurs aériens européens, Airlines for Europe (A4E). L'association, qui fédère notamment Ryanair, Lufthansa, IAG (British Airways, Iberia...) et Air France-KLM, a réclamé "un effort additionnel" notamment pour protéger les survols du territoire français.

Le premier syndicat représentatif des contrôleurs aériens, le SNCTA, avait apporté son soutien au texte, estimant que "l'instrumentalisation du droit de grève et son usage déraisonné ou inconciliable par plusieurs autres organisations syndicales ont conduit, année après année, à une dégradation de l'image de la profession". De son côté, l'USAC-CGT, troisième organisation représentative chez les aiguilleurs du ciel et critique du "positionnement inédit" selon elle du SNCTA, a qualifié la réforme "d'attaque sans précédent" contre le droit de grève et jugé qu'elle serait "inapplicable et inefficace".

5 commentaires

  • 29 décembre 14:10

    A lire le rapport édifiant du BEA de l'incident du 31/12/2022 à Bordeaux Mérignac. 2controleurs présents au lieu des 6 prevus, présence ou absence des contrôleurs discrétionnaire, 500h de travail par an "déclarées " au lieu de 900h statutaires, faux badgage, ...le tout pour acheter une paix sociale qui n'existe pas. Passez la main vous y laisserai le bras aurait dit Vladimir.


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