Patrick Martin appelle les chefs d'entreprise à revendiquer leur contribution au bien public, à l'heure où des "théories dangereuses" sur la taxation des patrons ont le vent en poupe, dont la désormais médiatique taxe Zucman.

Patrick Martin, à Paris, le 28 août 2025 ( POOL / THIBAUD MORITZ )
"Moi, je ne sais pas danser la Zucmania, et je n'ai pas l'intention de m'y adonner". Face à ce qu'il qualifie comme des "théories dangereuses" circulant sur la taxation des plus aisés, dont la proposition de taxe Zucman sur les hauts patrimoines, le président du Medef Patrick Martin a annoncé mardi 23 septembre l'organisation "dans quelques jours" d'un "énorme meeting" du patronat afin d'affirmer leur place dans le débat public.
"Nous organiserons, toutes organisations patronales confondues, un énorme meeting dans quelques jours pour dire positivement, joyeusement, ce que nous sommes et ce que nous sommes fiers d'être" , a lancé Patrick Martin lors de l'évènement BIG organisé par la banque publique d'investissement Bpifrance. Le dirigeant de la première organisation patronale française avait déjà prévenu mi-septembre d'une "grande mobilisation patronale" si les impôts augmentaient, dans le cadre du projet de budget 2026.
Confiance solide des Français envers des entrepreneurs "dans les faits" face à d'autres décideurs "discrédités"
Le thème de la taxation des plus riches est au cœur des débats entre le Premier ministre Sébastien Lecornu et le Parti socialiste, qui peut lui éviter une censure sur ce texte primordial. Le Medef, interrogé par l'AFP sur la date et le lieu du meeting, n'a pas immédiatement donné de détails. Patrick Martin, qui parlait, comme l'ensemble des orateurs de la journée, sur le thème "Vérité", a estimé que les entrepreneurs, en étant "dans les faits", se "rapprochent de la vérité". "Nous devons revendiquer (notre) contribution essentielle au bien public", alors que "circulent frénétiquement avec un niveau de décibels extrêmement élevé, certaines théories dangereuses pour nos entreprises", a-t-il assuré, une allusion en particulier à la proposition de taxe Zucman, qui consisterait à imposer à 2% minimum par an le patrimoine, y compris professionnel, des 1.800 Français les plus riches.
Charles de Courson suggère de viser les grandes holdings familiales
"On voudrait signifier que (les entreprises) ne sont que des actionnaires assoiffés de dividendes et indifférents à l'intérêt général", a relevé M. Martin, dénonçant "une contre-vérité que nous ne devons pas laisser s'installer". "", a-t-il lancé. Il a rappelé que les entreprises du Medef représentaient aussi 12 millions de salariés. "Je ne dis pas que chacun d'eux est heureux comme un pape dans nos entreprises, mais je vois les sondages: nos concitoyens n'ont jamais autant eu confiance dans l'entreprise, (notamment) parce que d'autres profils de décideurs se sont discrédités et c'est inquiétant pour notre démocratie". "Nous portons un intérêt collectif, et c'est de notre responsabilité de mieux faire savoir qui nous sommes", a-t-il insisté.
En parallèle, le rapporteur général du budget a jugé que le projet de taxe réclamée par la gauche ne "tient pas la route", proposant plutôt de s'attaquer à l'optimisation fiscale en visant les holdings familiales. "Personne ne va pleurer sur les 1.800 familles" qui seraient concernées par la mesure théorisée par l'économiste Gabriel Zucman, consistant à taxer à hauteur de 2% par an les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros, a ainsi déclaré Charles de Courson lors d'une rencontre organisée par l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef).
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