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Concurrence internationale : "Nous avons besoin de dire 'Europe First'" et d'un "réveil" européen, estime Michel Barnier
information fournie par Boursorama avec Media Services 22/11/2024 à 15:36

Michel Barnier à l'Assemblée nationale, à Paris, le 15 octobre 2024. ( AFP / ALAIN JOCARD )

Michel Barnier à l'Assemblée nationale, à Paris, le 15 octobre 2024. ( AFP / ALAIN JOCARD )

"Nous avons été depuis trente ans assez naïfs au niveau européen sur notre politique de concurrence, dont le logiciel doit évoluer maintenant", a expliqué le Premier ministre Michel Barnier ce vendredi 22 novembre devant le 6e forum économique France-Allemagne-Italie à Paris.

Pour faire face à la concurrence internationale, le Premier ministre français Michel Barnier a souligné la nécessité d'un "réveil" européen, après trente ans de "naïveté". Le chef du gouvernement s'exprimait ce vendredi 22 novembre devant le 6e forum économique France-Allemagne-Italie réunissant à Paris les patronats des trois pays, qui demandent cette année à la nouvelle Commission européenne de prendre vigoureusement en main des réformes avant l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, en janvier aux Etats-Unis.

"J'ai aussi entendu" l'actuel président américain Joe Biden "dire 'America First' (l'Amérique d'abord, NDLR) et nous avons besoin d'un 'wake up call' (réveil, NDLR) européen, de dire aussi 'Europe First' dans nos marchés publics, dans notre attitude économique", a déclaré Michel Barnier, lui-même ancien commissaire européen ayant notamment mené les négociations du Brexit. "Je pense que nous avons été depuis trente ans assez naïfs au niveau européen sur notre politique de concurrence, dont le logiciel doit évoluer maintenant", a-t-il souhaité. Désormais, "on doit faire de la réciprocité", a-t-il soutenu.

Evoquant en particulier l'accord de libre-échange avec le Mercosur, auquel sont fermement oposés les agriculteurs français, il a considéré "qu'on ne va pas accepter ça tant qu'il n'y a pas de réciprocité dans les normes", jugeant "bien préférable de prendre quelques années pour négocier cet accord plutôt que de créer des crises", selon lui. "Le marché intérieur est notre principal atout, la principale raison, pour laquelle Donald Trump doit nous respecter aussi, et de la même manière, le président chinois", a argumenté le Premier ministre.

L'union des marchés de capitaux en Europe "prend trop de temps"

Michel Barnier a néanmoins reconnu "le décrochage très grave" en matière de productivité par rapport aux Américains, ce qui inquiète particulièrement les organisations patronales réunies à Paris. "Donc il faut réagir", a-t-il dit. Le Premier ministre français a cependant vu "des raisons de confiance" dans la manière dont l'Europe "a plutôt bien réagi" aux crises successives depuis quinze ans, et salué l'arrivée d'une nouvelle Commission cette année. Il s'est aussi prononcé pour l'union des marchés de capitaux en Europe. "Je pense que ça prend trop de temps", a-t-il regretté, encourageant les patronats français, allemands, italiens à "pousser" dans ce sens.

Interrogé sur "la simplification" appelée de leurs voeux par les patrons européens - "à Bruxelles, ils utilisent tous des mots que personne ne comprend", a ironisé Michel Barnier - il a estimé qu'en mettant en œuvre le Pacte vert, ces dernières années, pour décarboner l'Union européenne, "on n'(avait) pas évalué les conséquences de ce qu'on faisait sur l'industrie". Il s'est félicité que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ait décidé une revue de tous ces textes en vue de les simplifier.

Il a rappelé que la simplification était aussi au programme en France, particulièrement sur la question de la transposition de normes européennes. On va faire regarder "tous les textes, pour voir là où nous avons sur-transposé dans une sorte de zèle incroyable en créant les conditions d'une compétition déloyale contre nos propres entreprises. Je vous promets que ça va bouger vite", a-t-il assuré.

19 commentaires

  • 23 novembre 08:45

    L'Europe est devenu un espace ouvert où les invasions migratoires et les dumpings économiques sont rois. L'avenir est ailleurs, l'Europe est un continent en voie de sous développement, bientôt un territoire islamisé en cours de paupérisation.


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