Totems et vieilles lunes sont de retour. Le texte sur la loi séparatisme, adopté en première lecture à l'Assemblée nationale le 16 février 2021, s'est, depuis son arrivée devant la chambre haute, « enrichi » d'un véritable patchwork d'amendements sénatoriaux, dont certains laissent pour le moins songeurs… Entre affirmation identitaire et triomphe de l'approximation législative, le spectacle offert par le Sénat ces derniers jours est pour le moins déroutant. Mais qu'importe, ces mesures, surtout destinées à flatter les électorats potentiels plus qu'à être appliquées, seront, pour la plupart, retoquées en seconde lecture à l'Assemblée nationale. Inventaire (non exhaustif) des symptômes de cette étrange fièvre sénatoriale.
Bible ou Constitution
Si l'adoption d'un amendement prévoyant le retrait de titre de séjour à toute personne étrangère condamnée pour apologie du terrorisme ne semble pas infondée, on peut s'interroger sur l'application de la non-délivrance de titre de séjour à toute personne qui rejetterait « manifestement les principes de la République ». Un mormon ou un amish américain voulant s'installer en France devront-ils déclarer la Constitution de la Ve République supérieure à la Bible devant un agent assermenté ? Quant à l'interdiction des listes communautaires aux élections étudiantes, dont se félicitent les sénateurs, elle pourrait, si elle était confirmée par
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