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Climat : la taxe carbone, une mesure essentielle à toute politique environnementale efficace, estime le FMI
information fournie par Boursorama avec Media Services 12/10/2023 à 08:53

"Si l'on en reste aux politiques actuellement existantes, nous n'atteindrons pas les objectifs des Accords de Paris", selon l'organisation internationale.

( AFP / STEFANI REYNOLDS )

( AFP / STEFANI REYNOLDS )

Pour les finances publiques et pour le climat, imposer une taxe carbone, notamment aux entreprises émettrices, doit tenir une place centrale dans une politique environnementale efficace, a estimé mercredi 11 octobre le responsable des politiques budgétaires du FMI, Vitor Gaspar, lors d'un entretien avec l' AFP .

"La taxation du carbone est l'instrument de loin le plus efficace et est un élément très important d'un ensemble de politiques qui puisse être soutenable" pour les finances publiques, a insisté Vitor Gaspar, qui souligne que "si les émissions de carbone sont taxées convenablement, la capacité de mobiliser les financements du secteur privé augmentent significativement". Pour les États, il est en effet nécessaire non seulement de pouvoir disposer d'autres ressources mais également de pousser à une hausse des investissements privés, estime le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport sur la politique budgétaire (Fiscal monitor), publié mercredi.

Dans le cas contraire, la dette publique, déjà particulièrement élevée un peu partout dans le monde, pourrait augmenter de 45 à 50% du PIB d'ici 2050. À l'inverse, la mise en place d'une politique environnementale intégrant une taxe carbone viendrait réduire significativement les effets de long terme sur les finances publiques, avec une dette qui n'augmenterait plus que de 12 à 15% du PIB sur la même période, "ce qui est nettement plus soutenable", souligne Vitor Gaspar.

Déjà adoptée par une cinquantaine de pays

Mais afin d'être pleinement efficace, une taxation du carbone "doit être accompagnée par d'autres instruments" , notamment des subventions ciblées afin d'aider les entreprises à la transition énergétique et financer un soutien aux foyers les plus vulnérables, qui seraient dès lors confrontés à une hausse des prix, notamment de l'énergie. "Si l'on en reste aux politiques actuellement existantes, nous n'atteindrons pas les objectifs des Accords de Paris", insiste Vitor Gaspar, "la seule solution est de revenir sur ce que nous considérons comme des lignes rouges politiques et mettre en place des mesures soutenables pour les finances publiques qui puissent en même temps atteindre plusieurs objectifs".

La taxe carbone gagne en popularité, avec d'ores et déjà une cinquantaine de pays qui l'ont mise en place et une vingtaine d'autres qui réfléchissent à son introduction, selon le rapport. Mais le principal défi est de faire face à la fois à la nécessaire transition énergétique et à la hausse attendue de la consommation d'énergie dans les pays en développement, où l'accès y reste un point essentiel. Pour ces pays, qui ne jouent qu'un rôle mineur dans la hausse des émissions de gaz à effet de serre, l'important est en effet de s'assurer que leurs citoyens ont accès à l'électricité et d'éradiquer la pauvreté et les crises alimentaires.

Dès lors, "la stratégie climatique doit être compatible non seulement avec l'accès aux technologies vertes et à la transition énergétique mais également avec une hausse massive de la production d'énergie", a rappelé Vitor Gaspar. "Ce n'est pas seulement une question de mix énergétique mais également d'intensifier la production à une échelle gigantesque" , a-t-il souligné.

"Renforcer le rôle du FMI"

Pour l'heure, les gouvernements font face à des hausses de taux d'intérêts décidées par les banques centrales des principales économies afin de lutter contre l'inflation et qui vient renchérir le coût de leurs emprunts sur les marchés. "La hausse des taux d'intérêt et des coûts de l'emprunt est un défi qui affecte quasiment tous les pays, c'est un véritable problème", a regretté Vitor Gaspar, soulignant que les coûts pour certains pays peuvent représenter une part prépondérante de leurs budgets, venant réduire d'autant leurs capacités d'investissement.

Le FMI espère convaincre ses États membres, en particulier les économies avancées, d'augmenter ses capacités de financement, notamment via une réforme de la répartition de ses quotas, pour l'heure distribués au prorata de la participation des États au capital du Fonds. Une telle approche bloque de fait une partie des fonds disponibles en faveur des pays les plus riches , qui n'en ont pas besoin : la réforme viserait dès lors à augmenter les quotas des autres pays, sans pour autant toucher à la répartition des droits de vote au conseil d’administration.

"Il est très important de renforcer le rôle du FMI au cœur du filet de protection de la finance mondiale", a plaidé Vitor Gaspar, car une hausse des financements mobilisables par le Fonds est "une question particulièrement importante".

1 commentaire

  • 12 octobre 10:48

    Les taxes, armes de ceux qui sont en manque d'imagination. Il y a eu une déclaration pour le climat signée en août dernier par plus de 1600 scientifiques : « Il n'y a pas d'urgence climatique ».


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