Les jeunes Français restent toutefois impliqués, une large majorité d'entre eux prévoyant de voter aux prochaines élections.
Des manifestants à Rennes, le 10 septembre 2025. ( AFP / DAMIEN MEYER )
Les jeunes Français ont majoritairement le sentiment d'être exclus de la vie publique, allant jusqu'à estimer être relégués au rang de "citoyens de seconde zone", selon le baromètre annuel de l'Éducation de la fondation Apprentis d'Auteuil, rendu public mardi 18 novembre. Ce sentiment est particulièrement marqué dans les milieux ruraux.
Selon ce baromètre réalisé par OpinionWay, 66% des 16-25 ans se sentent "relégués au rang de citoyens de seconde zone , jugés non prioritaires dans les décisions publiques". Certaines catégories de jeunes expriment un sentiment d'exclusion du débat encore plus fort que les autres. Ainsi, 72% des jeunes ruraux se sentent traités comme des citoyens de seconde zone, contre 59% des jeunes franciliens, et 63% des "NEETs" (ceux qui se sont ni en études, ni en emploi, ni en formation) estiment que leur voix est inutile, contre 52% des lycéens et étudiants.
Une forte majorité des jeunes jugent les décideurs "déconnectés de leurs réalités" (83%) et s'estiment "instrumentalisés par des élus qui défendent leurs propres idées et non celles des jeunes" (79%). Toutefois, 64% des jeunes prévoient de participer aux municipales 2026 et 73% aux présidentielles 2027, selon ce baromètre.
Précarité et pauvreté
Bien qu'un jeune sur deux utilise les réseaux sociaux pour se faire entendre, "75% affirment que ce qui y est exprimé reste souvent ignoré par les responsables politiques" et "77% trouvent que les échanges se transforment souvent en clashs ou débats inutiles".
Un tiers des jeunes (34%) se disent confrontés aux violences et aux discriminations, 30% à la précarité et la pauvreté.
Près de 8 sur 10 souhaitent s'impliquer davantage "sur les grands enjeux actuels qui concernent la jeunesse et son avenir" mais "54% se sentent mal informés et n'ont pas les codes pour y parvenir" .
Engagée dans la protection de l'enfance, la fondation Apprentis d'Auteuil appelle à "une prise en compte urgente de la voix de la jeunesse", par exemple en créant des espaces d'expression dans les écoles, maisons d'enfants, quartiers et villes et en formant les adultes pour "soutenir la participation des jeunes".
Le sondage a été réalisé au mois de juillet auprès d'un échantillon de 2.008 jeunes âgés de 16 à 25 ans, constitué selon la méthode des quotas, prenant en compte des critères de sexe, d'âge, de statut d'activité et de région de résidence.
3 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer