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Centrales nucléaires françaises : le spectre de la corrosion sous contrainte ressurgit sur un réacteur de Civaux
information fournie par Boursorama avec Media Services 11/06/2025 à 08:47

Ce phénomène d'usure avait contraint EDF à mener une grande campagne de réparation, entravant pendant de longs mois les capacités de production du parc nucléaire français.

La centrale nucléaire de Civaux (Vienne), en décembre 2024 ( AFP / ROMAIN PERROCHEAU )

La centrale nucléaire de Civaux (Vienne), en décembre 2024 ( AFP / ROMAIN PERROCHEAU )

Après avoir affiché sa bonne forme en 2024 , le nucléaire civil français va t-il retomber sur de vieux démons? "Deux indications" de corrosion sous contrainte ont été détectées sur le réacteur nucléaire n°2 de la centrale de Civaux (Vienne), plus de trois ans après la découverte de ce phénomène qui avait plongé le groupe EDF dans une crise industrielle majeure, ont indiqué mardi 10 juin l'entreprise et l'autorité de sûreté nucléaire (ASNR).

"Une expertise est cours sur des tuyauteries", a déclaré le groupe à l'AFP, confirmant des informations du journal La Tribune . Cette analyse est conduite conformément "au programme de contrôles 2025 mené dans le cadre de la stratégie du traitement de la corrosion sous contrainte", précise-t-il. L'électricien indique ne pas disposer "des résultats" à ce stade. Contactée par l'AFP, l'ASNR, le gendarme des centrales, a confirmé l'existence de "deux indications de corrosion sous contrainte" sur ce réacteur, sans plus de détails.

La corrosion sous contrainte avait mis à l'arrêt la moitié des réacteurs français

Le phénomène de corrosion sous contrainte (ou CSC) se matérialise par de minuscules fissures sur des portions de métal. E DF y avait été confronté à partir de fin 2021 en découvrant des microfissures sur le réacteur n°1 de la centrale de Civaux, la plus récente et parmi les plus puissantes du parc nucléaire (1.450 MW par réacteur) après l'EPR de Flamanville. Le phénomène portait sur des portions de tuyauteries des circuits auxiliaires au circuit primaire principal du réacteur, des tuyauteries cruciales pour le refroidissement des centrales nucléaires en cas d'accident.

Cette découverte avait nécessité une vaste campagne de contrôle et de réparation dans le parc nucléaire d'EDF. En 2022, entre la corrosion et les maintenances programmées, la moitié des 56 réacteurs s'était ainsi parfois retrouvés à l’arrêt en même temps, menaçant le pays de coupures électriques en plein hiver. EDF avait fini l'année 2022 avec des pertes record, plombé par le niveau historiquement bas de sa production nucléaire.

Les examens réalisés en 2022 avaient permis d'identifier 16 réacteurs particulièrement sensibles au phénomène. Ces derniers ont bénéficié d'un programme de remplacement préventif des portions de tuyauteries qui s'est achevé au 1er trimestre 2024, selon le rapport annuel d'EDF.

A l'arrêt depuis le 4 avril pour des opérations de maintenance planifiées, le réacteur Civaux 2 est censé redémarrer au début de l'été. En mars 2024, le ministère des Armées avait annoncé une "collaboration" avec EDF afin d'utiliser la puissance des deux réacteurs de Civaux pour produire avec le CEA du tritium, "un gaz rare indispensable aux armes de la dissuasion" nucléaire.

14 commentaires

  • 11 juin 12:47

    Dans les centrales nucléaires d’EDF, le changement de ces tuyauteries est long, difficile et très coûteux car les travaux se situent en zone contrôlée avec risque d’irradiation et de contamination. Il faut donc prendre énormément de précautions avec des règles de radioprotection très contraignantes. Ces travaux ne peuvent pas être réalisés en fonctionnement. Cela oblige EDF à arrêter sa production pour chaque réacteur équipé de ces tuyauteries incriminées…


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