
Le Premier ministre Sébastien Lecornu quitte le Conseil des ministres où il a présenté le projet de Budget 2026. A l'Elysée, le 14 octobre 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )
Le gouvernement a entériné ce mardi en conseil des ministres le projet de budget 2026. Un cadre budgétaire qui propose "de mettre à contribution les grandes entreprises, les plus fortunés tout en soutenant la croissance et l'emploi", selon Maud Bregeon, Porte-parole du gouvernement .
Voici les principales mesures d'un texte appelé à évoluer au Parlement.
Quelles recettes ?
Les mesures proposées par le gouvernement génèreraient autour de 14 milliards d'euros de recettes supplémentaires , selon un chiffrage rapporté par le Haut Conseil des finances publiques (HCFP).
- Gel du barême de l'impôt sur le revenu
Les tranches du barème de l'impôt sur le revenu ne seront pas revalorisées en tenant compte de l'inflation, conduisant des ménages à devenir imposables et d'autres à payer davantage d'impôt sur le revenu. La mesure doit générer 1,9 milliard d'euros , selon l'estimation du gouvernement citée par un avis du Haut Conseil des Finances publiques.
- Modification de l'abattement sur les revenus des retraités
L'abattement de 10% dont bénéficient les retraités sur leur pension serait remplacé par un abattement forfaitaire de 2.000 euro s.
Cette mesure aura pour impact de légèrement réduire l'impôt sur le revenu de certains retraités, mais devrait surtout augmenter ceux des retraités les plus aisés.
- Surtaxe pour les grandes entreprises
Le projet de budget prévoit de prolonger d'un an, mais en la réduisant de moitié, la surtaxe instaurée en 2025 .
Cette contribution, qui concerne les 400 plus grandes entreprises qui réalisent un chiffre d'affaires d'au moins 1 milliard d'euros en France, devrait générer 4 milliards d'euros, moitié moins qu'en 2025.
- Taxation des holdings
Le budget entend instaurer une taxe qui vise le patrimoine financier des holdings familiales, parfois utilisées pour contourner l'impôt. Elle doit rapporter entre 1 milliard d'euros et 1,5 milliard d'euros.
- Suppression de 23 niches fiscales
Le projet de budget prévoit de supprimer 23 niches fiscales jugées "obsolètes ou inefficaces" parmi les 474 existantes.
Certains de ces dispositifs touchent beaucoup de foyers, comme l'exemption d'impôt sur les indemnités journalières pour affection longue durée ou la réduction d'impôt pour frais de scolarité dans le secondaire et le supérieur.
- Taxe sur les petits colis
Cette taxe ciblerait les petits colis livrés par des entreprises établies hors de l'Union européenne, notamment de Chine, accusés d'une concurrence agressive qui bouscule les commerces français.
Le gouvernement en attend 500 millions d'euros.
- Elargissement de la réduction d'impôts pour les dons aux associations
Le gouvernement souhaiterait doubler le plafond des dons aux associations qui ouvrent droit au taux de 75% de la réduction d'impôt. Le plafond passerait de 1.000 euros de dons annuels à 2.000 euros.
- Accélération de la suppression de la CVAE
Le projet de budget prévoit de baisser la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), un impôt de production, et de la supprimer définitivement en 2028, deux ans avant l'échéance prédédemment prévue.
Quelles dépenses ?
Le gouvernement prévoit environ 17 milliards d'euros d'économies sur les dépenses. Un objectif jugé "très ambitieux" par le Haut Conseil des finances publiques(HCFP).
- Gel des salaires dans le public
Cette mesure prévoit de geler les salaires de la fonction publique, ainsi que les prestations sociales, dont les pensions de retraite, en ne les indexant pas sur l'inflation.
L'économie se chiffre à 3,6 milliards d'euros pour les retraites et les prestations sociales . S’agissant des dépenses de retraite, le HCFP note que les pensions progresseront de manière automatique de "6 milliards d'euros", du fait "d'effets démographiques", même en l'absence d'indexation sur l’inflation.
- Baisse des crédits ministériels
Beaucoup de ministères verront leurs crédits réduits, à l'exception notable de celui des Armées qui bénéficie d'une augmentation de 6,7 milliards d'euros , jugée nécessaire au vu de la hausse des menaces, notamment celle de la Russie.
- Réduction du déficit de la Sécu : 17,5 milliards en 2026
Le projet de budget de la Sécurité sociale prévoit de réduire le déficit de la Sécu à 17,5 milliards d'euros en 2026, après 23 milliards d'euros en 2025.
Cette réduction repose sur d'importantes économies: la progression des dépenses d'Assurance maladie serait de seulement 1,6% pour arriver à 270,4 milliards, soit bien moins que l'augmentation naturelle des dépenses . Le gouvernement prévoit ainsi 7,1 milliards d'économies dans le champ de la santé.
Le gouvernement avait déjà annoncé vouloir faire des économies en doublant le plafond de franchises médicales annuelles payées par un assuré, de 50 à 100 euros.
- Aides de l'Etat aux entreprises
Le budget propose "un recentrage des aides de l'Etat aux entreprises", pour une économie totale de plus d'1,5 milliard d'euros en 2026.
Cette reconduction passera par une moindre "exonération de cotisations sociales" ainsi qu'un "effort demandé aux sociétés de l'audiovisuel public."
- Aides MaPrimeRénov':
Le dispositif de subvention pour les rénovations énergétiques du bâtiment seront recentrés, pour les rénovations d'ampleur, sur les logements prioritaires, souhaite le gouvernement.
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