
Sophie Binet à Montreuil, le 17 juin 2024. ( AFP / LUDOVIC MARIN )
"Si l'objectif du Premier ministre c'est de faire reculer le financement de nos services publics, là c'est une catastrophe", a martelé la leader de la CGT Sophie Binet sur RTL ce mercredi 9 octobre.
Jeudi 10 octobre, le gouvernement doit présenter en Conseil des ministres ses projet de loi de finances (PLF) et de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), avec un retard inédit de neuf jours, point de départ d'un parcours législatif semé d'embûches qui devrait normalement s'achever au plus tard le 22 décembre.
Ce mercredi sur RTL, la leader de la CGT Sophie Binet n'a pas masqué son inquiétude. "Pour l'instant, on nous parle que de hausses d'impôts pour les plus riches, donc tout va bien. Sauf que les volumes, on les connaît : c'est 20 milliards de hausses d'impôts, 40 milliards de baisses des dépenses publiques - c'est colossal, c'est inédit ! Aujourd'hui, nos services publics sont à bout", a-t-elle mis en garde. "Si l'objectif du Premier ministre c'est de faire reculer le financement de nos services publics, là c'est une catastrophe. Je le dis. Nos services publics vont déjà très mal", a-t-elle insisté.
"Emmanuel Macron nous avait juré, la main sur le coeur, qu'après le Covid tout changerait en matière de santé. Depuis le Covid, non seulemnt les fermetures de lits continuent, mais elles s'accélèrent : chaque année, c'est 5.000 fermetures de lits dans nos hôpitaux. C'est une catastrophe. Il faut de l'argent supplémentaire pour nos hôpitaux qui sont à bout de souffle", a poursuivi Sophie Binet.
60 milliards d'euros pour redresser les finances publiques
Le projet de loi de finances pour 2025 prévoit un effort massif de 60 milliards d'euros pour redresser les finances publiques très dégradées de la France. Gel des retraites, surtaxe des ménages les plus fortunés et de certaines grandes entreprises, baisse des effectifs de fonctionnaires, fusion de services publics... Le gouvernement a déjà partiellement levé le voile sur certaines des dispositions sur la table .
Pour la CGT, "là où on peut faire des économies, c'est sur les aides aux entreprises, puisque chaque année la France dépense 200 milliards d'euros, quasiment, d'aides aux entreprises sans condition ni contrepartie. C'est un tiers du budget de l'Etat", a-t-elle calculé, ajoutant que les entreprises captant le plus d'aides sont, non pas les PME ou TPE, mais "les grandes entreprises. Par exemple, la grande distribution en capte beaucoup alors qu'elle n'est pas du tout exposée à la concurrence internationale."
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