Le gouvernement britannique tente d'approvisionner en urgence lundi les hauts fourneaux du site British Steel de Scunthorpe (nord de l'Angleterre), dont il a pris le contrôle samedi avec une loi, afin d'éviter qu'ils soient endommagés en cas de mise à l'arrêt.

( AFP / DARREN STAPLES )
"Des responsables sont sur place pour s'assurer que nous mettons tout en oeuvre pour acheminer les matières premières vers les hauts fourneaux et garantir leur fonctionnement", a déclaré le secrétaire d'Etat au Trésor, James Murray, sur la chaîne Sky news.
Le Parlement britannique a adopté samedi une législation d'urgence permettant au gouvernement de maintenir l'activité sur le site de Scunthorpe, propriété du chinois Jingye.
De son côté, Pékin a exhorté lundi Londres à ne pas "politiser" le dossier British Steel "afin de ne pas entamer la confiance des entreprises chinoises qui investissent normalement au Royaume-Uni".
British Steel, qui emploie 3.500 personnes en Angleterre, avait indiqué fin mars son intention de fermer ses deux hauts fourneaux faute de rentabilité. Quelque 2.700 emplois sont en jeu.
Le gouvernement a justifié l'urgence du vote de samedi par le fait que les hauts fourneaux ne pourraient plus être rallumés s'ils étaient mis à l'arrêt ou que leur température tombait trop bas.
Il s'est mis en quête du charbon à coke nécessaire pour les faire tourner, dont le propriétaire du site avait commencé à se débarrasser, un matériau qu'il doit nécessairement faire venir de l'étranger.
Des commandes ont été passées en urgence, et ce charbon "se trouve désormais sur le sol britannique" a assuré lundi le secrétaire d'Etat au Trésor, sans donner plus de précisions.
Une négociation entamée avec Jingye n'a pas permis de débloquer la situation, et "nous avons constaté ces derniers jours qu'ils accéléraient le projet de fermeture des hauts fourneaux", a souligné M. Murray.
Selon lui, le site "perdait 233 millions de livres (269 millions d'euros) par an", mais en cas de fermeture, "le gouvernement britannique aurait été obligé d'intervenir et les coûts auraient pu dépasser largement le milliard de livres".
L'objectif du gouvernement britannique est désormais de trouver un "partenaire privé pour co-investir" dans le site, même si "l'option la plus probable, dans un avenir immédiat, est une nationalisation avec une prise de contrôle plus complète du site".
"Nous avons besoin de capacité de production sidérurgique au Royaume-Uni, nous en avons besoin pour notre sécurité nationale", a-t-il insisté.
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