
Le chef de la junte birmane, le général Min Aung Hlaing, préside un défilé militaire à Naypyitaw
Des enquêteurs de l'Onu ont déclaré mardi avoir trouvé des preuves d'actes de torture systématiques commis par les forces de sécurité birmanes et avoir identifié certains des principaux responsables.
Le Mécanisme d'enquête indépendant pour le Myanmar (IIMM), a indiqué que les victimes avaient été soumises à des coups, des chocs électriques, des étranglements et d'autres formes de torture telles que l'arrachage des ongles à l'aide de pinces.
"Nous avons découvert des preuves significatives, y compris des témoignages oculaires, démontrant l'existence de pratiques systématiques de torture dans les centres de détention en Birmanie", a déclaré Nicholas Koumjian, Chef de l'IIMM, dans un communiqué accompagnant le rapport.
Ces actes de torture ont parfois entraîné la mort, selon le rapport, et des enfants, souvent détenus illégalement pour remplacer leurs parents disparus, font partie des victimes torturées.
L'IIMM a été créé par le Conseil des droits de l’homme en septembre 2018 et a pour mandat de recueillir des éléments de preuve attestant de la commission de crimes et de violations du droit international, en vue de faciliter des procédures pénales.
Les informations publiées dans son rapport annuel se basent sur les déclarations de plus de 1.300 sources, des centaines de témoignages, des preuves médico-légales, des documents et des photographies.
Selon le rapport, l'IIMM a identifié les responsables des forces de sécurité de Birmanie et des groupes armés d'opposition qui ont procédé à des exécutions sommaires au cours du conflit.
Un porte-parole de l'IIMM a refusé de nommer les auteurs identifiés par le rapport, parmi lesquels se trouvent des officiers supérieurs de l'armée birmane, afin d'éviter d'alerter les personnes concernées alors que les enquêtes sont toujours en cours.
Les militaires se sont emparés du pouvoir en Birmanie après un coup d'Etat contre le gouvernement de la lauréate du Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, en 2021, entraînant le pays dans la guerre civile.
Le mois dernier, le chef de la junte Min Aung Hlaing a annoncé la formation d'un nouveau gouvernement dont il est le président par intérim, alors que le régime avait précédemment annoncé la tenue prochaine d'élections.
Un porte-parole du gouvernement birman et un porte-parole de l'opposition n'ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
Le gouvernement soutenu par l'armée n'a pas répondu à plus de deux douzaines de demandes d'informations sur les crimes présumés et de demandes d'accès au pays formulées par l'équipe de l'Onu, indique le rapport.
(Emma Farge ; version française Mathias de Rozario ; édité par Augustin Turpin)
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