Damien Lacombe, pdg de Sodiaal, au Salon de l'agriculture 2018 à Paris. ( AFP / PHILIPPE LOPEZ )
La coopérative Sodiaal (Candia, Entremont, Yoplait) a indiqué mercredi avoir enregistré une hausse de ses bénéfices en 2024, mais s'inquiète d'une "guerre des prix" du lait entre distributeurs qui risque de "compromettre les progrès" de la filière.
Le numéro deux français du lait (derrière Lactalis) a généré 103,9 millions d'euros de bénéfice net l'année écoulée, en hausse de 68% par rapport à 2023, année au cours de laquelle il avait renoué avec les bénéfices, selon un communiqué.
Conformément au fonctionnement des coopératives, 63 millions d'euros de ces bénéfices 2024 seront reversés aux éleveurs sous la forme d'une prime de 14,80 euros pour mille litres de lait.
En agrégeant cette prime et d'autres, la rémunération du lait conventionnel a ainsi atteint 492 euros les mille litres l'année passée, contre 485 euros en 2023, alors qualifiée d'"historique" par la coopérative. Les mille litres de lait bio ont eux été rémunérés 530 euros par Sodiaal en 2024.
Des prix "attractifs", selon la coopérative, "même en période de tension économique".
Pour l'année 2025, Sodiaal prévoit que le prix des mille litres s'établisse à 470 euros pour le lait conventionnel et 520 euros pour le bio, hors primes et redistribution.
Toutefois, Soodial dit s'inquiéter de la stratégie "inacceptable" des distributeurs qui décident de vendre la "brique de lait à moins d'un euro".
Cela "pourrait compromettre les progrès réalisés sur le prix du lait", ajoute-t-elle. La filière laitière est l'une des seules à dire bénéficier des lois Egalim, censées mieux protéger les revenus des agriculteurs en encadrant les négociations entre industriels et grande distribution.
"Nous sommes aujourd'hui sur une ligne de crête, car la guerre des prix menée entre marques de distributeurs (MDD) et premiers prix sur le lait UHT et l'emmental menace directement la viabilité de notre filière laitière", estime Antoine Collette, directeur général de la coopérative, cité dans le communiqué.
Début juin 2025, des agriculteurs avaient mené des actions dans des supermarchés Lidl et Leclerc notamment à l'appel de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) pour s'opposer à des prix de ventes jugés trop bas.
Sodiaal représente 20% de la collecte de lait en France, avec plus de 14.000 éleveurs laitiers répartis dans 71 départements, indique la coopérative.
Son concurrent Lactalis a lui payé 508 euros les mille litres de lait bio et un prix moyen tous laits de vache confondus (incluant le bio qui tire la moyenne à la hausse) de 479 euros.
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