
( AFP / PHILIPPE HUGUEN )
A deux jours de la baisse des remises sur les carburants, à l'échelle nationale, près de 21% des stations-service sont à sec pour au moins un type de carburant ce lundi 12 novembre.
Dans deux jours, les remises sur les prix des carburants de l'Etat et de TotalEnergies baisseront. Ce lundi 14 novembre, un emballement à la pompe est observé, les stations-service en rupture de carburant sont bien plus nombreuses qu'à la fin du mois d'octobre, particulièrement en Auvergne-Rhône-Alpes et en Ile-de-France, selon des données officielles analysées par l'AFP.
A l'échelle nationale, ce sont près de 21% des stations-service qui étaient à sec pour au moins un type de carburant, essence ou gazole, sur un échantillon de 9.900 stations qui en servaient le 20 septembre dernier avant une longue grève dans les raffineries françaises. Le 26 octobre, alors que cette grève ne touchait plus que deux sites de TotalEnergies, ce chiffre était de 14,5%.
"Cet emballement est uniquement dû à la fin des remises, avec des automobilistes qui se sont pressés à la pompe, mais aussi au week-end de trois jours, avec un jour d'approvisionnement en moins la semaine dernière", explique à l'AFP Francis Pousse, président des stations-service et énergies nouvelles au sein du syndicat professionnel Mobilians, qui représente 5.800 stations traditionnelles (hors grande distribution).
Mercredi, la remise de 30 centimes par litre de carburant financée par l'Etat depuis le 1er septembre baissera à 10 centimes. Celle de TotalEnergies passera de 20 à 10 centimes. Les deux remises de 10 centimes dureront jusqu'au 31 décembre ; en 2023, le gouvernement prévoit une aide ciblée sur certains automobilistes "qui ont du mal à joindre les deux bouts", selon le ministre Gabriel Attal.
De fortes disparités régionales
Près de 13% des stations-services françaises étaient même totalement à court de carburant ce lundi, contre 9,8% fin octobre, selon des données transmises par les stations et téléchargées à 9h45 sur le site prix-carburants.gouv.fr.
Les disparités régionales sont fortes. Dans 17 départements, plus de 40% des stations manquaient soit d'essence, soit de gazole. C'est le cas de la plupart des départements de région parisienne, comme la Seine-Saint-Denis (49,5% de stations affectées), le Val d'Oise (46%), les Yvelines (45%) et Paris (43,6%).
En Auvergne-Rhône-Alpes, 58% des stations du Puy-de-Dôme manquaient d'au moins un type de carburant, et 46% dans le Rhône, où la raffinerie de Feyzin (TotalEnergies), dernière en grève, n'a suspendu le mouvement que le 8 novembre. "Feyzin a été débloquée la semaine dernière mais vous ne réapprovisionnez pas instantanément un ensemble de stations-service", selon Francis Pousse. Il se veut pour autant rassurant et se refuse à parler de pénurie. "Les camions recommencent à rouler depuis ce matin pour réapprovisionner les stations-service", précise-t-il, et par ailleurs, "la consommation de carburant devrait largement ralentir à partir de mercredi".
Le gouvernement, de son côté, n'a plus communiqué de chiffres sur les ruptures de carburants depuis le 21 octobre, après que des analyses de médias ont montré une sous-estimation de la pénurie.
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