Le ministre de l'Intérieur démissionnaire a défendu la position du camp présidentiel, à rebours des portes ouvertes à des hausses d'impôts par le nouveau Premier ministre Michel Barnier, ou encore le gouverneur de la Banque de France.

Emmanuel Macron et Gérald Darmanin, le 27 juillet 2024, à Paris ( POOL / YVES HERMAN )
"Augmenter les impôts, c'est la facilité!". Interrogé sur les pistes étudiées par Michel Barnier pour redresser les finances de l'Etat, Gérald Darmanin a rejeté l'hypothèse d'une hausse des prélèvements obligatoires, en faisant une ligne rouge en vue d'une éventuelle reconduction au gouvernement.
Il est "hors de question" d'"entrer" dans un gouvernement qui augmente les impôts ou même de le "soutenir", a ainsi assuré le ministre de l'Intérieur démissionnaire mercredi 18 septembre sur France 2 .
"Augmenter les impôts, c'est la facilité", "je ne participerai pas à un gouvernement qui ne soit pas clair sur la question des impôts" , a-t-il ajouté, défendant la position du camp présidentiel sur ce sujet.
L'hypothèse de hausses d'impôts a été évoquée par le nouveau Premier ministre Michel Barnier, ont rapporté plusieurs médias dont le Parisien. Gérald Darmanin s'est même fait plus affirmatif dans les colonnes du quotidien d'information, déclarant que Michel (lui) a dit pendant (leur) entretien qu'il augmentera les impôts". Le recours au levier fiscal est une pomme de discorde au sein de la macronie. Emmanuel Macron avait ainsi fait du sujet une de ses marques de fabrique, revendiquant 50 milliards d'euros de baisses d'impôts depuis 2017 pour les entreprises (l'impôt sur les sociétés a, par exemple, été baissé de 33,3% à 25%) ou les ménages (suppression de la taxe d'habitation, transformation de l'impôt sur la fortune ou prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital).
Villeroy de Galhau appelle à "lever le tabou"
Mais ce quasi-dogme est en passe d'être remis en cause par le déficit public qui pourrait se creuser à 5,6% du PIB cette année, voire 6,2% en 2025, laissant le nouveau Premier ministre face à une délicate équation budgétaire.
Dans une interview au Parisien , le gouverneur de la Banque de France a lui suggéré mardi 17 septembre "un effort exceptionnel et raisonnable sur certaines grandes entreprises et gros contribuables" afin de réduire les déficits, "tant qu'on n'est pas revenu sous 3%" de déficit public.
"Il faudra (...) lever le tabou sur les hausses d'impôts, sans toucher si possible les classes moyennes ni les PME", a affirmé François Villeroy de Galhau dans une interview au Parisien, jugeant aussi que "la France n'a plus les moyens" des baisses d'impôts "non financées" mises en place après l'arrivée à l'Elysée d'Emmanuel Macron.
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