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Au Liban, le pape au chevet d'une population en quête de paix
information fournie par AFP 01/12/2025 à 04:14

Le pape Léon XIV à son arrivée à l'aéroport internaiotnal de Beyrouth, le 30 novembre 2025 au Liban ( AFP / Andreas SOLARO )

Le pape Léon XIV à son arrivée à l'aéroport internaiotnal de Beyrouth, le 30 novembre 2025 au Liban ( AFP / Andreas SOLARO )

Rencontre interreligieuse, discours aux jeunes et au clergé: Léon XIV devrait porter un message d'espoir et d'unité lundi aux Libanais, au deuxième jour de sa visite dans le pays multiconfessionnel.

Arrivé dimanche pour une visite de 48 heures, le pape américain a appelé les Libanais à "rester" dans leur pays, où l'effondrement économique depuis 2019 a aggravé l'émigration massive, et à oeuvrer pour sa "réconciliation".

Panneaux de bienvenue, jours fériés, mesures de sécurité: cette visite papale suscite un vif enthousiasme au Liban, dont la population craint le retour d'une guerre ouverte avec Israël et souffre des multiples plaies d'une crise dévastatrice.

Lundi matin, le chef de l'Eglise catholique se rendra à Annaya, un monastère qui abrite la tombe de Saint Charbel Makhlouf (1828-1898), un moine-ermite maronite, canonisé en 1977, très populaire chez des Libanais de toutes les communautés.

Il prononcera ensuite un discours devant les évêques, prêtres et religieux du pays au sanctuaire de Harissa, au pied de la statue de Notre-Dame du Liban qui surplombe la baie de Jounieh, sur la Méditerranée.

Dans l'après-midi, deux autres moments forts sont prévus: une prière interreligieuse sur la place des Martyrs au centre de Beyrouth, un vaste espace emblématique symbole de mémoire nationale, et une rencontre avec des jeunes au patriarcat de Bkerké (nord).

- "Courage" -

A son arrivée dimanche dans le pays, le souverain pontife a été accueilli avec les honneurs: escorte aérienne, 21 coups de canon, sirènes du port de Beyrouth et une troupe de dabké, la danse traditionnelle, sous une pluie diluvienne.

Devant les dirigeants, il a appelé la classe politique à "se mettre au service du peuple avec engagement et dévouement".

La crise économique inédite qui a éclaté à l'automne 2019 et ruiné les Libanais a été imputée en grande partie à la négligence de la classe politique, régulièrement accusée de clientélisme communautaire et de corruption.

Evoquant "une hémorragie de jeunes et de familles" quittant le pays, le pape a reconnu qu'"il arrive parfois qu'il soit plus facile de fuir ou, tout simplement, plus pratique d'aller ailleurs". "Il faut vraiment du courage et de la clairvoyance pour rester ou revenir dans son pays", a-t-il déclaré.

L'effondrement économique a accentué l'émigration massive de jeunes, parmi lesquels un grand nombre de chrétiens.

En l'absence de chiffres officiels, un centre de recherche indépendant, al-Doualiya, estime que 800.000 Libanais ont émigré entre 2012 et 2024. La population actuelle est estimée à 5,8 millions d'habitants, dont plus d'un million de réfugiés syriens.

En dépit du rôle politique important que jouent les chrétiens, ils ont vu leur nombre diminuer ces dernières décennies, notamment en raison de l'émigration des jeunes.

Outre la crise économique, le Liban sort d'une guerre meurtrière avec Israël.

- Scouts du Hezbollah -

Des scouts tiennent des drapeaux libanais et du Vatican le long d'une route en attendant le passage du pape Léon XIV en visite de deux jours à Beyrouth, le 30 novembre 2025 au Liban ( AFP / Andreas SOLARO )

Des scouts tiennent des drapeaux libanais et du Vatican le long d'une route en attendant le passage du pape Léon XIV en visite de deux jours à Beyrouth, le 30 novembre 2025 au Liban ( AFP / Andreas SOLARO )

Pour se rendre au palais présidentiel, le convoi du pape a traversé la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, où les scouts du mouvement chiite étaient massés sur la route pour l'accueillir.

La banlieue sud de Beyrouth avait été visée une semaine plus tôt par une frappe israélienne qui a tué le nouveau chef militaire du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu intervenu il y a un an, l'armée israélienne a intensifié ces dernières semaines ses frappes au Liban.

Samedi, le Hezbollah pro-iranien avait exhorté le pape à rejeter "l'injustice et l'agression" d'Israël.

En Turquie, première étape de son premier déplacement international, Léon XIV a adopté un style prudent, ménageant les sensibilités politiques de ses interlocuteurs tout en appelant à l'unité et au respect de la diversité religieuse.

Léon XIV est le troisième pape à effectuer une visite officielle au Liban, après Jean-Paul II en 1997 et Benoît XVI en 2012.

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