Le constructeur automobile de luxe britannique Aston Martin Lagonda a revu mercredi à la baisse ses prévisions de résultat annuel, les droits de douane imposés par le président américain Donald Trump ayant pesé sur son activité.

( POOL / REBECCA NADEN )
Le constructeur préféré de James Bond a réduit sa perte nette à 148,8 millions de livres (172,7 millions de dollars) au premier semestre, contre 207,8 millions de livres un an plus tôt.
Mais il prévient que son résultat opérationnel ajusté (qui exclut notamment certains éléments exceptionnels ou frais juridiques) pour l'ensemble de l'année se situera "vers l'équilibre", alors qu'il prévoyait auparavant un bénéfice.
Son chiffre d'affaires a en outre chuté de 25% à 454,4 millions de livres au cours des six premiers mois de l'année.
Ces annonces faisaient dévisser le cours de son action de plus de 8% en début d'après-midi à la Bourse de Londres.
Les constructeurs automobiles ont été parmi les secteurs les plus durement touchés par la vague de droits de douane imposée par le président américain Donald Trump, qui veut rapatrier la production aux États-Unis.
Aston Martin avait limité ses exportations aux États-Unis en avril et mai, dans l'attente d'un accord commercial entre Londres et Washington.
Son concurrent Jaguar Land Rover avait quant à lui suspendu en avril ses livraisons de véhicules aux États-Unis et l'organisme sectoriel britannique SMMT avait fait état d'une chute brutale des exportations de voitures britanniques vers le pays en mai.
Un accord entre Londres et Washington a finalement été conclu et il est entré en vigueur fin juin, réduisant les droits de douane pour les automobiles britanniques de 27,5% à 10% (dans la limite de 100.000 véhicules par an).
Le constructeur a repris ses livraisons en juin, mais son directeur général Adrian Hallmark exhorte mercredi le gouvernement britannique à "améliorer le mécanisme de quotas afin de garantir un accès équitable à l'ensemble de l'industrie automobile britannique au taux de 10%".
L'entreprise a par ailleurs indiqué que la cession de sa participation minoritaire dans l'écurie de Formule 1 Aston Martin Aramco, annoncée en mars, aurait lieu au cours du troisième trimestre pour 110 millions de livres.
"Malgré ses difficultés, la clientèle d'Aston Martin lui offre une certaine protection", note Orwa Mohamad analyste chez Third Bridge. "Les acheteurs du segment ultra-luxe sont généralement moins sensibles à l'inflation et aux cycles économiques, ce qui offre à l'entreprise une plus grande flexibilité sur ses prix."
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