Le déficit est notamment porté par une hausse de plus d'un milliard d'euros des indemnisations des arrêts de travail.

( AFP / FREDERICK FLORIN )
Arrêts maladie longs, maladies chroniques... Le déficit de l'Assurance maladie sera "vraisemblablement plus élevé" qu'attendu en 2024, a prévenu son directeur général dans une interview publiée dimanche 8 septembre par Les Échos. Un sujet de "préoccupation majeure" pour l'organisme, qui prévoit en conséquence de mettre en place des mesures pour contrôler notamment les arrêts maladie longue durée.
"Le déficit de la branche maladie sera vraisemblablement plus élevé que les 11,4 milliards d'euros attendus par la commission des comptes de la Sécurité sociale en juin" et "devrait rester à un niveau historiquement très élevé", a déclaré Thomas Fatôme. À ses yeux, c'est "un sujet de préoccupation majeure sur lequel le prochain gouvernement et le Parlement devront se pencher rapidement".
Comme pilote de l'Assurance maladie, Thomas Fatôme a affiché le souci de "s'assurer que les ressources sont bien utilisées et de réagir quand il y a des dépenses plus dynamiques , comme celles liées à l'indemnisation des arrêts de travail", en hausse "de plus d'un milliard" d'euros en 2024. Sur ce sujet, l'institution compte "agir sur plusieurs fronts" jusqu'en décembre.
7.000 médecins gros prescripteurs contactés
La Cnam va "contacter tous les assurés qui ont un arrêt de plus de dix-huit mois pour (...) voir si leur arrêt est justifié, voir s'il y a une reprise d'activité enclenchée et discuter éventuellement de la mise en place d'un mi-temps thérapeutique", ainsi que "7.000 médecins généralistes qui prescrivent des arrêts de manière importante pour échanger sur leurs pratiques et voir s'il y a un moyen de mieux maîtriser la situation". Seront aussi déployés de "nouveaux certificats d'arrêts de travail plus sécurisés".
Au-delà, Thomas Fatôme considère qu'"il faut réfléchir à un nouveau système d'indemnisation des arrêts de travail plus soutenable financièrement mais aussi plus juste", et que "l'État, les partenaires sociaux se remettent autour de la table à ce sujet en impliquant les médecins, et l'Assurance Maladie prendra sa part".
"Est-il normal qu'aujourd'hui un salarié soit moins bien couvert parce qu'il n'a pas six mois d'ancienneté ? Est-il normal que les jours de carence soient la plupart du temps couverts pour les salariés dans les grandes entreprises mais pas dans les petites ?", a-t-il demandé.
Sur une révision de la prise en charge des soins pour maladies chroniques , préconisée par un récent rapport, "le système de prise en charge à 100% des soins pour les pathologies chroniques, c'est un pilier de l'Assurance maladie, le coeur du réacteur", a assuré son directeur général. Mais "nous allons renforcer nos actions pour que les médecins fassent bien le distinguo entre les soins qui doivent être pris en charge à 100% au titre de l'affection de longue durée et les autres", a-t-il dit.
Dépistages plus précoces, nouvelles prérogatives pour certains paramédicaux, maîtrise des prescriptions, lutte contre la fraude: la Cnam livrait 30 propositions pour économiser 1,56 milliard d'euros en 2025, dans un rapport consulté par l' AFP mi-juillet.
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