
Assassinat en Corse: 30 ans de réclusion criminelle requis contre "Mimi" Costa ( AFP / LOIC VENANCE )
L'avocat général a requis mardi 30 ans de réclusion criminelle contre le septuagénaire "Mimi" Costa, "un vieux truand", pour l'assassinat d'un jeune homme en 2019, sur fond de rivalité entre figures du banditisme corse, devant la Cour d'assises d'Aix-en-Provence.
"C'est un vieux truand mais toujours actif", a lancé Pierre Cortes, l'avocat général, au sujet de Dominique, dit "Mimi" Costa, qu'il place à la tête de la bande organisée, au bout de plus de cinq heures de réquisitions. "Il fait partie de ceux qui ont gangrené cette belle région de Corse. Une île qui a peur et qui souffre. Des collectifs antimafia se rassemblent, c'est très bien. Mais la Corse attend aussi des résultats de la justice."
Il a réclamé 25 ans de réclusion criminelle contre Pierre-Louis Vignali, considéré comme le plus "proche de Mimi Costa, son disciple".
Il est descendu ensuite dans la hiérarchie, requérant contre Mathieu Fondacci 20 ans de réclusion criminelle.
Tous les trois sont détenus depuis juin 2020 et accusés de l'assassinat d'Antoine Francisci, 22 ans, et de la tentative d'assassinat de Laurent Emmanuelli, présenté par la police comme une figure montante du grand banditisme corse, dans la nuit du 12 au 13 mai 2019 à Pietralba (Haute-Corse).
Le représentant du ministère public a demandé respectivement deux ans et huit ans de prison contre Nicolas Vinciguerra et François Santelli, accusés d'association de malfaiteurs en vue de commettre un crime et de recel de vol de véhicule.
Si l'accusation a reconnu le manque de preuves matérielles dans ce dossier, en l'absence d'arme du crime, d'ADN ou de témoins, elle a insisté sur les surveillances, les nombreuses filatures, images de vidéosurveillances, écoutes téléphoniques et sonorisations : "La défense dit que ces écoutes ne sont que des mots, des paroles en l'air et par conséquent pas des preuves. Mais on peut faire preuve de toutes sortes d'éléments, c'est ce qu'on appelle l'intime conviction."
"Ils exécutent ce jeune homme. Une victime volontaire par double proximité. Il est présent sur la scène, donc il faut l'éliminer en tant que témoin, et il est proche de Laurent Emmanuelli", a fustigé Pierre Cortes. "C'est un crime gratuit, qui frappe l'imagination. Vous êtes l'ami de notre ennemi, alors on veut frapper l'adversaire en même temps que l'imagination. C'est la pire des choses."
L'avocat général a fini par s'adresser directement à "Mimi" Costa, les yeux dans les yeux : "Il pense sortir de prison et mourir dans son village. Je vous souhaite une très longue vie et de retrouver votre village, mais il y en a un qui a retrouvé son village et il l'a vu dans un cercueil".
Le verdict est attendu vendredi.
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