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Appel "à se réveiller" face au narcotrafic à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci
information fournie par AFP 22/11/2025 à 04:20

Des fleurs le jour des funérailles de Mehdi Kessaci, à Marseille, le 18 novembre 2025 ( AFP / Christophe SIMON )

Des fleurs le jour des funérailles de Mehdi Kessaci, à Marseille, le 18 novembre 2025 ( AFP / Christophe SIMON )

Un rassemblement sous haute sécurité est attendu samedi à Marseille en hommage à Mehdi, le frère du militant Amine Kessaci qui espère "des milliers de personnes" pour dire non au narcotrafic, en présence de nombreuses personnalités politiques allant de LFI à LR.

Plus d'une semaine après ce drame, sa famille appelle à se rassembler à 15H00 sur le rond-point où il a été assassiné par deux hommes à moto sous le mot d'ordre: "Justice pour Mehdi, 20 ans, mort pour rien". D'autres initiatives sont annoncées dans quelque 25 villes.

L'enquête se poursuit mais l'hypothèse envisagée est celle d'un "crime d'avertissement" adressé à son frère Amine, 22 ans, militant écologiste et anti-drogue.

"Si on veut garantir la sécurité de celles et ceux qui parlent, si les gens sont émus par l'histoire de Mehdi (...) les gens doivent se réveiller, parce que si on est des milliers à prendre la parole, si on est des milliers à être dans la rue, on ne pourra pas tuer tout un peuple", a plaidé vendredi Amine Kessaci sur RTL.

Placé sous protection policière, sa présence est incertaine. Mardi, c'est vêtu d'un gilet pare-balle qu'il avait pu participer aux discrètes obsèques de son frère. En 2020, sa famille avait déjà été endeuillée par la mort de Brahim, tué dans un narchomicide à 20 ans, après être tombé dans le deal.

"Les moyens mis en place permettront à toutes les personnes qui se joignent au rassemblement contre le narcobanditisme de le faire en toute sécurité", assure la préfecture de police dans la 2e ville de France.

En 2023, la mort de Socayna, tuée par une balle perdue alors qu'elle étudiait dans sa chambre avait été considérée par l'ex-procureure de Marseille comme "le degré ultime" des violences. Ici un nouveau cap a été franchi pour ce jeune, qui voulait devenir policier.

S'il y a une incertitude sur la mobilisation des Marseillais, de nombreuses personnalités politiques feront spécialement le déplacement.

Outre les élus locaux dont le maire de Marseille Benoît Payan (divers gauche), seront présents Marine Tondelier, cheffe des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, le patron du parti socialiste, Olivier Faure, les députés insoumis des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard et Sébastien Delogu, qui est aussi candidat aux municipales marseillaises ou encore François Ruffin.

Le gouvernement sera représenté par sa porte-parole Maud Bregeon et Vincent Jeanbrun, ministre de la Ville et du Logement. La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance) viendra "pour affirmer l'unité nationale dans la lutte contre le narcotrafic", selon son entourage.

François-Xavier Bellamy, vice-président délégué des Républicains, représentera LR, soit au final "l'ensemble du spectre politique républicain", selon les organisateurs.

Côté RN, pas de personnalité nationale. Le député et candidat à la mairie de Marseille Franck Allisio n'a pas précisé s'il serait présent.

- "Ce qui remonte c'est la peur" -

Le rassemblement sera un moment de "recueillement, mais aussi pour dire qu'on n'est pas d'accord avec ce qui se passe", indique Anne-Marie Tagawa, militante de 72 ans du Groupe de veille, collectif d'associations et citoyens engagés dans les quartiers Nord.

"Depuis une semaine, ça fait partie de beaucoup de discussions avec les jeunes, avec les habitants": "ce qui remonte c'est la peur de ce qui se passe".

Elle évoque dans les quartiers défavorisés "tout ce terreau qui est abandonné des institutions, de l'Etat, des plus hautes autorités", --quand d'autres "ont intérêt à investir ces espaces pour en faire des lieux" d'illégalité et instaurer "des systèmes de violence."

"Les gens sont déçus, émus, en colère", confirme Mami Timricht, autre militant associatif.

Confrontées au narcotrafic, les autorités reconnaissent une menace "au moins équivalente à celle du terrorisme" en France, tout en mettant en avant la baisse du nombre de narchomicides dans les Bouches-du-Rhône: 50 en 2023, 24 en 2024 et une quinzaine depuis janvier 2025 selon un décompte de l'AFP.

Porte-parole d'un autre collectif, KGBS, Kader Benayed espère une "belle mobilisation des quartiers", tout en s'interrogeant: "là, tout le monde est passionné par cette marche, même au niveau de l'Etat, mais après?"

1 commentaire

  • 05:24

    Parait qu'en plus il faudrait envoyer 10 000 hommes par mois en Ukraine....


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