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L'IA sera-t-elle une bénédiction ou une malédiction économique ?
information fournie par Reuters 07/08/2023 à 12:56

        * 
      Les percées technologiques ont un bilan économique mitigé
    

        * 
      Avec l'IA, craintes pour l'emploi et les droits des
salariés
    

  
    par Mark John
       7 août (Reuters) - Face à l'émergence de l'intelligence
artificielle (IA), les économistes s'interrogent sur les
éventuels bienfaits de cette technologie sur l'économie
mondiale. Et s'en réfèrent à l'Histoire. 
    "L'IA a beaucoup de potentiel, mais elle peut aller dans les
deux sens", affirme Simon Johnson, professeur d'économie et de
gestion mondiales à la Sloan School of Management du MIT 
(Massachusetts Institute of Technology). "Nous sommes à la
croisée des chemins."
    Les partisans de l'intelligence artificielle prédisent un
bond de la productivité qui générera de la richesse et
améliorera le niveau de vie. Le cabinet McKinsey a estimé en
juin que l'IA pourrait apporter entre 14.000 et 22.000 milliards
de dollars (12.800 et 20.000 milliards d'euros) à l'économie
mondiale par an. 
    Certains vont plus loin, suggérant qu'avec les robots, l'IA
est la technologie qui libérera enfin l'humanité des tâches
ingrates. 
    Pourtant, l'impact de l'IA sur les moyens de subsistance
suscite de nombreuses inquiétudes, notamment en ce qui concerne
son potentiel de destruction d'emplois dans toutes sortes de
secteurs - comme en témoigne la récente grève des acteurs et
scénaristes d'Hollywood, qui redoutent d'être remplacés par des
robots. 
       
     
    EFFETS SUR LA PRODUCTIVITÉ 
    Ces inquiétudes ne sont pas sans fondement. L'histoire
montre que l'impact économique des avancées technologiques est
généralement incertain, inégal et parfois néfaste.
    Un livre publié cette année par Simon Johnson et Daron
Acemoglu, un autre économiste du MIT, passe en revue mille ans
de progrès technologiques - de la charrue aux caisses
automatiques - en termes de création d'emplois et de diffusion
de la richesse.
    Si la machine à filer a joué un rôle clé dans
l'automatisation de l'industrie textile au XVIIIe siècle, les
chercheurs ont constaté qu'elle entraînait des heures de travail
plus longues dans des conditions plus difficiles. 
    Le bilan d'internet est complexe: de nombreux nouveaux
emplois ont été créés mais une grande partie de la richesse
générée est revenue à une poignée de milliardaires. Les gains de
productivité pour lesquels il était autrefois loué ont ralenti
dans de nombreuses économies.
    Selon une note de recherche publiée en juin par Natixis,
cela s'explique par le fait que même une technologie aussi
omniprésente qu'internet n'a pas touché de nombreux secteurs et
que beaucoup des emplois créés étaient peu qualifiés.
    "Conclusion: il convient d'être prudent dans l'estimation
des effets de l'intelligence artificielle sur la productivité du
travail", a averti Natixis.
    Dans une économie mondialisée, il existe d'autres raisons de
douter que les gains potentiels de l'intelligence artificielle
soient équilibrés.
    D'une part, les gouvernements se disputent les
investissements dans l'IA avec une réglementation de plus en
plus souple. D'autre part, les obstacles pour attirer ces
investissements pourraient être si élevés qu'ils laisseraient de
nombreux pays plus pauvres à la traîne.
    "Il faut disposer de l'infrastructure adéquate, c'est-à-dire
d'une énorme capacité de calcul", a déclaré Stefano Scarpetta,
directeur de la direction de l'Emploi, du travail et des
affaires sociales à l'Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE).
    "Nous avons le processus du G7, nous devons aller plus loin
avec le G20 et les Nations unies", a-t-il ajouté, préconisant
l'élargissement d'un accord conclu en mai lors d'un sommet du
Groupe des sept pour chercher conjointement à comprendre les
opportunités et les défis de l'IA générative.
    
    LE POUVOIR DES SALARIÉS
    Pour Simon Johnson, du MIT, l'arrivée des chemins de fer
dans l'Angleterre du XIXe siècle a permis à l'ensemble de la
société de profiter de ces progrès, que ce soit le transport
plus rapide de denrées alimentaires fraîches ou les voyages de
loisirs.
    Dans d'autres pays, des avancées similaires ont permis à des
millions de personnes de profiter des fruits du progrès
technologique jusqu'au XXe siècle. Mais Simon Johnson affirme
que cette situation a commencé à changer avec le capitalisme
actionnarial agressif qui a marqué les quatre dernières
décennies.
    La caisse automatique en est un bon exemple, affirme-t-il.
Les produits d'épicerie ne deviennent pas moins chers, la vie
des consommateurs n'est pas transformée et aucune nouvelle tâche
n'est créée.
    Les organisations professionnelles considèrent l'IA comme
une menace potentielle pour les droits des salariés et l'emploi.
    Mary Towers, responsable de la politique des droits de
l'emploi au sein du Congrès des syndicats (TUC) britannique, a
souligné l'importance pour les syndicats "d'avoir des droits de
consultation statutaires et la capacité de négocier
collectivement sur la technologie au travail".
    Une enquête de l'OCDE menée auprès de quelque 5.300 salariés
et publiée en juillet indique que l'IA pourrait être profitable
à la satisfaction au travail, à la santé et aux salaires, mais
qu'elle présente également des risques en matière de protection
de la vie privée, accroît les préjugés et le surmenage.
    "La question est de savoir si l'IA va exacerber les
inégalités existantes ou si elle peut nous aider à revenir à une
situation beaucoup plus équitable", a déclaré Simon Johnson.

    
 (Avec Eva Mathews, version française Laetitia Volga, édité par
Blandine Hénault)
 

2 commentaires

  • 07 août 14:51

    Bien joli tout cela, mais on va aller vers de l'Incompétence Annoncée et on sera toujours Idiot Ambulant !


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