Amazon a enregistré au premier trimestre des résultats meilleurs qu'attendu, soutenus par le dynamisme de l'informatique à distance (cloud) et de l'intelligence artificielle (IA), mais le groupe a communiqué des prévisions inférieures aux projections du marché, affectées par un contexte incertain.

( AFP / INA FASSBENDER )
Le bénéfice net a bondi de 64% sur un an, à 17,1 milliards de dollars, selon un communiqué publié jeudi. Rapporté par action, donnée la plus suivie par Wall Street, il s'affiche à 1,59 dollar, soit mieux que les 1,37 dollar projetés par les analystes.
Le sursaut du bénéfice est, pour partie, dû à un effet de base favorable, car Amazon avait passé, au premier trimestre 2024, une charge exceptionnelle liée à sa participation au capital du constructeur de véhicules électriques Rivian.
La croissance du groupe de Seattle (Etat du Washington) est tirée par le "cloud" (+17%), dont le rythme de progression est inférieur à celui des trois trimestres précédents (+19% à chaque fois), mais identique à celui de la même période de l'an dernier.
Il a été jugé un peu décevant par les investisseurs, qui ont relevé que ses rivaux Microsoft et Alphabet avaient, eux, surpassés les attentes.
La filiale Amazon Web Services (AWS), devenue numéro un mondial de l'informatique à distance, pèse désormais près de 19% des revenus de l'entreprise, dont l'activité a longtemps été uniquement centrée sur le commerce en ligne.
Au total, le chiffre d'affaires se monte à 155,7 milliards de dollars, soit 8,6% de mieux que le premier trimestre 2024.
Sur ses activités historiques, Amazon connaît une décélération, en particulier hors des Etats-Unis (+5% contre +9% sur l'ensemble de 2024).
Le géant du commerce électronique table sur un chiffre d'affaires compris entre 159 et 164 milliards de dollars au deuxième trimestre, soit un peu mieux que les estimations de Wall Street.
En revanche, il n'anticipe qu'un bénéfice opérationnel compris entre 13 et 17,5 milliards de dollars, alors que les analystes annoncent 17,6 milliards. S'il s'établissait en bas de la fourchette, il serait alors en baisse par rapport au deuxième trimestre 2024 (14,7 milliards).
"Compte tenu du contexte de marché et de l'incertitude économique et politique, ce n'est pas du tout surprenant", a commenté Neil Saunders, analyste de GlobalData.
"Mais cela pose la question de savoir comment Amazon va encaisser les décisions qui sont prises actuellement" par le gouvernement, a-t-il ajouté, en particulier les droits de douane imposés par Donald Trump aux partenaires commerciaux des Etats-Unis.
La Bourse de New York a mal réagi à ces prévisions et dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture, le titre lâchait plus de 2%.
Lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats, le directeur général, Andy Jassy a expliqué qu'Amazon n'avait pas observé, pour l'instant, de ralentissement des achats sur sa plateforme d'e-commerce, sur fonds de droits de douane.
Le groupe n'a pas non plus constaté, à ce stade, de hausse sensible du prix de vente moyen, selon le responsable.
"Amazon est mieux placé que beaucoup de détaillants pour faire face aux droits de douane", a estimé Neil Saunders, car il est celui "vers lequel les consommateurs vont se tourner si les choses se dégradent."
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