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Allemagne-Scholz voit une exemption pour la défense au plafond de la dette
information fournie par Reuters 15/02/2025 à 14:56

(Actualisé avec déclarations supplémentaires, précisions, contexte)

Le futur gouvernement allemand mettra en place une exemption pour les dépenses de défense et de sécurité alors que le frein à l'endettement qui limite la capacité de l'Etat à emprunter est inscrite dans la Constitution, a prédit samedi le chancelier Olaf Scholz.

S'exprimant lors de la conférence de Munich sur la sécurité, Olaf Scholz a dit qu'il était certain que les futurs dirigeants du pays mettraient en place une telle exemption afin d'assouplir la règle budgétaire.

Le débat fait rage en Allemagne et dans d'autres pays européens sur l'aide à apporter à l'Ukraine alors que les Etats-Unis cherchent à se désengager du conflit entre Kiyv et Moscou.

"Je prédis cela aujourd'hui, il y aura un soutien majoritaire à cette idée après les élections", a assuré Olaf Scholz.

"Le frein à l'endettement inscrit dans la constitution allemande prévoit des exceptions pour les situations d'urgence. Une guerre au milieu de l'Europe est une urgence, que serait-ce d'autre?", a-t-il poursuivi.

Des élections législatives sont prévues en Allemagne le 23 février à la suite de l'effondrement de la coalition d'Olaf Scholz.

POSITION EUROPÉENNE

Alors que l'extrême-droite allemande monte dans les sondages et que les discours de haine se multiplient, Olaf Scholz a vivement critiqué le vice-président américain, JD Vance, estimant qu'il n'était pas du ressort des Etats-Unis de dire à l'Allemagne et à l'Europe ce qu'elles doivent faire.

JD Vance a fustigé vendredi, au premier jour de la Conférence de Munich, les dirigeants européens, les accusant d'étouffer la liberté d'expression et critiquant le "pare-feu" mis en place par les principaux partis allemands contre l'AfD (Alternative pour l'Allemagne), une formation d'extrême-droite.

"Ce n'est pas approprié, surtout pas entre amis et alliés. Nous rejetons fermement cela", a déclaré Olaf Scholz, ajoutant qu'il y avait de "bonnes raisons" de ne pas travailler avec l'AfD .

Cette formation, présentée comme anti-immigration, est actuellement en tête des sondages avec environ 20% des intentions de vote à une semaine des élections.

"Plus jamais de fascisme, plus jamais de racisme, plus jamais de guerre d'agression. C'est pourquoi une écrasante majorité dans notre pays s'oppose à quiconque glorifie ou justifie le national-socialisme criminel", a déclaré Olaf Scholz, faisant référence à l'idéologie du régime nazi d'Adolf Hitler de 1933 à 1945.

JD Vance, qui voit dans l'AfD un partenaire politique, a rencontré vendredi la cheffe de l'AfD, Alice Weidel. Ce soutien, ainsi que celui d'Elon Musk et d'autres proches de Donald Trump, sont perçus par Berlin comme une ingérence électorale.

Faisant référence aux critiques de JD Vance sur l'encadrement en Europe des discours de haine, perçu par l'administration Trump comme de la censure, Olaf Scholz a déclaré: "Les démocraties d'aujourd'hui en Allemagne et en Europe sont fondées sur la conscience historique et la prise de conscience que les démocraties peuvent être détruites par des anti-démocrates radicaux".

"C'est la raison pour laquelle nous avons créé des institutions qui garantissent que nos démocraties peuvent se défendre contre leurs ennemis, et des règles qui ne restreignent ni ne limitent notre liberté, mais la protègent", a-t-il ajouté.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a également défendu la position de l'Europe sur le sujet.

"À Munich aujourd'hui, je réaffirme trois principes: la liberté d'expression est garantie en Europe; quand on est sûr de soi et de ses valeurs, on ne se sent pas menacé par la critique; personne n'est obligé d'adopter notre modèle, mais personne ne peut nous imposer le sien", a-t-il écrit sur le réseau social X.

(Reportage Ludwig Burger et Andreas Rinke, avec la contribution de Thomas Seythal, John Irish, Philip Blenkinsop, Ludwig Burger et Ingrid Melander; version française Claude Chendjou)

2 commentaires

  • 15 février 16:48

    Le problème c'est qu'avec l'argent pour les canons (disons les drones), on va payer les allocs. Exactement l'inverse de ce que fait le Hamas.


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