
Vue générale de la campagne dans l'ouest de la France
Les députés français ont définitivement adopté mardi la loi agricole controversée dite "Duplomb" qui permet le retour dans les cultures de pesticides dénoncés comme "mortifères" par les écologistes mais jugés "vitaux" pour certaines productions.
Le texte a été voté par 316 voix contre 223 avec le soutien des Républicains et du Rassemblement national, au grand dam des associations de défense de l'environnement.
La FNSEA et la Coordination rurale, premiers syndicats agricoles du pays, ont milité en faveur du texte tandis que la Confédération paysanne a mis au contraire en garde contre des mesures "mortifères" pour la santé et la biodiversité.
Ce texte défendu par le sénateur (Les Républicains) Laurent Duplomb réduit les contraintes administratives dans le cadre des constructions de bâtiments d'élevage et facilite le stockage de l'eau pour les cultures dans un contexte de pénurie lié au dérèglement climatique mondial.
Il prévoit aussi la réintroduction encadrée de l'acétamipride, insecticide de la famille des néonicotinoïdes accusé de nuire aux abeilles, interdit depuis 2018 en France mais autorisé dans 26 Etats membres de l'Union européenne.
L'article 2 prévoit ce retour "pour faire face à une menace grave compromettant la production agricole" avec une clause de revoyure "à l'issue d'une période de trois ans, puis chaque année" pour vérifier le respect des critères d'autorisation.
"D'interdit en interdit, de contrainte en contrainte, tout devenait impossible : après la fin de la production de la graine de moutarde française et de la cerise française, nous pourrions assister à celle de la noisette, de la pomme, de la poire, de la betterave sucrière française. Il faut réagir !", a déclaré Laurent Duplomb durant les débats.
"Pas de nature, pas de futur", ont écrit sur des pancartes des manifestants hostiles à cette loi qui se sont mobilisés dans toute la France ces dernières semaines. "Nourrir, pas détruire", pouvait-on lire sur une banderole tendue par des opposants rassemblés mardi près de l'Assemblée.
Les groupes parlementaires de gauche ont dit leur intention de saisir le Conseil constitutionnel sur le texte de loi qu'ils estiment contraire aux principes de la Charte de l'environnement et à l'intérêt général.
(Reportage Elizabeth Pineau, édité par Kate Entringer)
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