Le PDG de la SNCF et son prédecesseur ont pris la parole devant la commission d'enquête sur la libéralisation du fret ferroviaire, revenant sur les atermoiements du début des années 2010, entre promesses du plan Borloo et espoirs déçus.

Un démantèlement de portique écotaxe, en 2014 (illustration) ( AFP / THOMAS BREGARDIS )
A l'Assemblée nationale, Jean-Pierre Farandou et Guillaume Pepy, respectivement actuel et ancien dirigeant de la SNCF, ont fait le point sur les besoins de la compagnie ferroviaire, dont les activités de fret sont appelées au rebond après la cession forcée à des concurrents d'une partie importante de son activité pour contenter Bruxelles. La Commission européenne pourrait déclarer illégales certains soutiens financiers de Paris,car non conformes aux règles de l'UE en matière d'aides d'Etat, ce qui provoquerait automatiquement la faillite de Fret SNCF, incapable de les rembourser.
"L'écotaxe, un élément essentiel pour rééquilibrer le rail et la route"
Interrogé sur ces difficultés, Guillaume Pepy a regretté que l'ambitieux plan de relance du fret ferroviaire présenté par Jean-Louis Borloo en 2009 n'ait pas été suivi d'effets.
En cause notamment : le brutal abandon par Ségolène Royal en 2014 de l'écotaxe, qui devait frapper les poids lourds, qui "a été un vrai coup de massue sur la tête", selon lui. "Nous avions bâti toute notre stratégie sur le fait qu'il y allait avoir l'écotaxe, votée en 2009. (...) On a eu du mal à s'en remettre parce qu'elle était un élément essentiel pour rééquilibrer le rail et la route".
"Gréviculture"
Jean-Pierre Farandou a formulé le même regret, rappelant qu'elle devait rapporter environ 1 milliard d'euros par an. "Je suis bien sûr intellectuellement favorable à la reprise des idées de type écotaxe", a relevé le patron de la SNCF.
Guillaume Pepy a par ailleurs dressé le constat d'échec du dernier plan d'aide de Fret SNCF, autorisé par Bruxelles en 2005, qui s'était alors "fracassé sur l'arrivée de la concurrence". La filiale avait, a-t-il raconté aux députés, des "pieds de plomb", avec des coûts de production élevés, une organisation inadéquate, l'absence de culture clients et les effets nocifs pour les trafics de la "gréviculture".
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