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700 jours de guerre, Israël frappe une tour à Gaza-ville, le Hamas diffuse une vidéo d'otages
information fournie par AFP 05/09/2025 à 22:35

Des Palestiniens assistent à la destruction de la tour Mushtaha dans le centre de Gaza-ville, lors d'un bombardement israélien le 5 septembre 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )

Des Palestiniens assistent à la destruction de la tour Mushtaha dans le centre de Gaza-ville, lors d'un bombardement israélien le 5 septembre 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )

L'armée israélienne a frappé vendredi une tour d'immeuble dans la ville de Gaza, qu'Israël menace d'une offensive militaire majeure, au 700e jour de la guerre entre Israël et avec le mouvement islamiste Hamas.

A Tel-Aviv, des proches d'otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023 ont lâché 700 ballons dans le ciel, dans le cadre d'une mobilisation à travers le pays pour réclamer la libération de ces captifs.

Le Hamas, dont l'attaque du 7-Octobre a déclenché la guerre, a diffusé dans le même temps une vidéo dans laquelle figurent deux d'entre eux.

Le chef de l'Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a pour sa part appelé Israël à arrêter la "catastrophe" en cours dans le territoire palestinien, y recensant au moins 370 personnes mortes de faim depuis le début des hostilités.

Dans la bande de Gaza dévastée, assiégée et en proie à la famine sur 20% de son territoire, selon l'ONU, la Défense civile, organisation de premiers secours exerçant sous l'autorité du Hamas, a fait état de 42 morts vendredi dans des tirs ou bombardements israéliens, dont la moitié à Gaza-ville.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a dit ne pas être en mesure de commenter ces informations.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante le bilan de la Défense civile.

- "Enfants terrifiés" -

A Gaza-ville, l'armée israélienne a bombardé une tour d'immeuble du centre, qui s'est écroulée comme un château de cartes. Elle a indiqué avoir averti préalablement la population pour limiter les pertes civiles.

"Mon mari m'a dit qu'il avait vu les habitants de la tour Mushtaha jeter leurs affaires depuis les étages supérieurs pour (...) fuir avant le bombardement. Moins d'une demi-heure après les ordres d'évacuation, la tour a été bombardée", dit à l'AFP Arej Ahmed, 50 ans, déplacée du nord-ouest de la ville vers une tente dans le sud-ouest.

Selon l'armée, le Hamas avait installé dans la tour "des infrastructures utilisées pour préparer et mener des attaques" la visant.

L'armée israélienne avait prévenu avant de bombarder la tour qu'elle effectuerait "dans les jours qui viennent (...) des frappes précises et ciblées contre des infrastructures terroristes", visant en particulier des tours d'immeubles.

Izzat al-Rishq, membre du bureau politique du Hamas, a rejeté comme "des prétextes fallacieux et des mensonges éhontés" les affirmations d'Israël selon lesquelles le mouvement utilisait ces bâtiments.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a lui accusé Israël de mener en visant ces immeubles "une politique de déplacement forcé contre les civils".

Ces annonces "sont terrifiantes. Tout le monde a peur", réagit Ahmed Abou Woutfa, 45 ans, qui vit au cinquième étage d'un immeuble, dans l'ouest de Gaza-ville. "Mes enfants sont terrifiés".

Des enfants palestiniens affluent à une distribution d'eau à Nousseirat,  dans le centre de la bande de Gaza, le 4 septembre 2025  ( AFP / Eyad BABA )

Des enfants palestiniens affluent à une distribution d'eau à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 septembre 2025 ( AFP / Eyad BABA )

L'armée israélienne, qui dit contrôler environ 75% de la bande de Gaza et 40% de Gaza-ville, a annoncé vouloir s'emparer de cette agglomération, située dans le nord, qu'elle présente comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien.

Selon un haut responsable militaire israélien, l'opération pourrait déplacer "un million" de personnes vers le sud du territoire palestinien.

- "Propagande diabolique" -

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu dit vouloir détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, et prendre le contrôle sécuritaire du territoire situé à la frontière sud d'Israël.

Des proches et soutiens des otages du 7-Octobre toujours captifs à Gaza lâchent 700 ballons lors d'une manifestation à Tel-Aviv pour réclamer leur libération, après autant de jours de détention, le 5 septembre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )

Des proches et soutiens des otages du 7-Octobre toujours captifs à Gaza lâchent 700 ballons lors d'une manifestation à Tel-Aviv pour réclamer leur libération, après autant de jours de détention, le 5 septembre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )

Mais il fait face à des pressions, en Israël comme à l'étranger, pour faire taire les armes et obtenir la libération des otages.

Les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas ont diffusé vendredi une vidéo de deux d'entre eux - Guy Gilboa-Dalal et Alon Ohel.

M. Gilboa-Dalal y demande à M. Netanyahu de ne pas mener d'offensive sur la ville de Gaza, avant que M. Ohel n'apparaisse en fin de séquence.

"Aucune vidéo de propagande diabolique ne nous affaiblira ni n'émoussera notre détermination" à écraser le Hamas et libérer les otages, a déclaré M. Netanyahu après s'être entretenu avec les parents des deux hommes, selon son bureau.

Le président français Emmanuel Macron a lui appelé sur X à "la libération immédiate de tous les otages toujours retenus par le Hamas", en déplorant "700 jours de détention dans des conditions indignes".

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent otages à Gaza dont 25 sont décédées selon l'armée israélienne.

Les représailles militaires israéliennes ont fait au moins 64.300 morts à Gaza, en majorité des femmes et des mineurs, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas ne nombre de combattants tués.

1 commentaire

  • 05 septembre 18:24

    Qu'ils en profitent notre lâcheté vaut consentement


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