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Prendre une retraite anticipée: quelles conséquences financières?
Dernière mise à jour le : 28/10/2021

Partir tôt à la retraite n’est pas une chose facile sur le plan financier. crédit photo : Getty Images

Partir tôt à la retraite n’est pas une chose facile sur le plan financier. crédit photo : Getty Images

Arrêter tôt de travailler : voilà le rêve de beaucoup de Français. Passer du rêve à la réalité n’est toutefois pas si simple. Ainsi, pour être certain d’obtenir le versement d’une pension lors de votre départ en retraite, il ne faut, en général, pas partir avant l’âge de 62 ans. Et même en respectant cette condition, le montant de votre pension sera minoré. Si vous partez encore plus tôt, c’est-à-dire avant l’âge légal, vous resterez sans pension pendant plusieurs années, sauf dans quelques cas particuliers. Pour compenser la chute, voire la disparition de vos revenus, il faut agir tôt et investir.

Sommaire:

  • Partir à la retraite à l’âge légal de 62 ans
  • Partir à la retraite avant l’âge légal de 62 ans
  • Comment compenser une pension trop faible?

Partir à la retraite à l’âge légal de 62 ans

Dans le privé ainsi que dans le public pour les agents des catégories “sédentaires”, il est possible de procéder à la liquidation de ses droits dans les régimes de retraite de base et complémentaire à l’âge de 62 ans (pour les personnes nées depuis 1955).

En partant à la retraite à cet âge, vous commencez à percevoir une pension immédiatement. Toutefois, son montant peut ne pas être optimal. En effet, vous devez avoir cotisé un certain nombre de trimestres (celui-ci est différent selon les générations) pour obtenir une pension à taux plein, c’est-à-dire le montant maximum auquel vous pouvez prétendre.

À savoir

Le montant de votre pension à taux plein s’élève à 50% de votre salaire annuel moyen calculé sur vos 25 meilleures années.

Si vous décidez de liquider vos droits sans avoir le nombre de trimestres nécessaires pour obtenir une pension à taux plein, le montant de votre retraite sera réduit. Pour commencer, un coefficient de proratisation est appliqué: il est égal au nombre de trimestres validés divisé par le nombre de trimestres requis pour votre génération. Si ce coefficient est proche de 1, vous vous rapprochez de la pension à taux plein. Ensuite, le montant obtenu est soumis à une décote (en général de 1,25% par trimestre manquant). Pour éviter cette dernière, il faut partir à la retraite à 67 ans…

Ainsi, partir à la retraite à 62 ans n’est pas sans conséquence sur le plan financier. Si votre pension à taux plein est de 2.500 euros, mais que vous partez à 62 ans en ayant cotisé 150 trimestres au lieu de 166 (pour les générations de 1955 à 1957 par exemple), votre pension se verra appliquer un coefficient de proratisation de 0,9036 (soit 150 divisé par 166). Le montant de la pension ressort alors à 2.259 euros (2.500 multiplié par 0,9036). Ensuite, une décote de 1,25% s’applique par trimestre manquant (16). Elle atteint donc 20% (1,25 multiplié par 16). Au final, votre pension est ainsi de 1.807 euros au lieu de 2.500 euros.

Partir à la retraite avant l’âge légal de 62 ans

Si vous souhaitez arrêter de travailler avant l’âge légal de 62 ans, vous ne pouvez prétendre à percevoir une pension avant d’avoir atteint ce cap. Il vous faudra donc vivre grâce à d’autres revenus ou en “consommant” votre capital. Sauf dans certains cas particuliers.

Ainsi, dans la fonction publique, l’âge légal de départ à la retraite peut être de 52 ou 57 ans pour les agents des catégories “actives”. Plusieurs régimes spéciaux permettent également à leurs affiliés de partir avant l’âge de 60 ans. En outre, pour les personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans, le dispositif de “carrière longue” permet de partir tôt sans être pénalisé.

Comment compenser une pension trop faible?

Si vous souhaitez arrêter de travailler relativement tôt, à 62 ans ou même avant, il faut donc vous préparer à une chute significative de vos revenus pendant une période plus longue que prévu. Ainsi, ce n’est pas la même chose de subir une baisse de revenus sur vingt ans ou trente ans. Il convient de s’y préparer et de compenser la faiblesse de votre pension en réalisant des investissements à même de procurer des revenus récurrents.

Pour cela, vous pouvez bien évidemment vous tourner vers l’immobilier. Il peut s’agir de l’immobilier locatif acheté à crédit, lequel pourra en outre être défiscalisant (Denormandie, Pinel par exemple). Durant votre vie active, vous remboursez les mensualités, en partie grâce aux loyers. À la retraite, l’investissement est remboursé et les loyers représentent un revenu complémentaire.

L’assurance-vie constitue également un outil performant pour générer des revenus à la retraite. Là encore, ce sont les investissements réalisés au cours de votre vie active qui vont vous permettre d’obtenir ces revenus. Après huit ans de détention, vous êtes en mesure de retirer les sommes dont vous avez besoin en réalisant des rachats partiels, tout en bénéficiant d’une fiscalité très avantageuse. Multiplier les rachats partiels plutôt que d’effectuer un retrait total est recommandé pour laisser des capitaux “travailler” même après votre départ à la retraite. Une sortie en rente à vie est également possible.

La baisse de revenus à la retraite se traduit le plus souvent par une baisse de votre taux marginal d’imposition. Dès lors, il est primordial d’alimenter un plan d’épargne retraite (PER) durant votre vie active. Les sommes versées sont déductibles de vos revenus imposables et sont récupérables à votre retraite (sauf cas de déblocage anticipé). La sortie du PER peut se faire en rente et/ou en capital.

Enfin, l’investissement financier (PEA, compte-titres ordinaire) constitue également une piste à exploiter pour améliorer vos revenus après avoir arrêté de travailler. Une fois à la retraite, vous pouvez puiser à votre guise dans votre portefeuille, ou bien vous contenter de percevoir les intérêts et dividendes.

À noter

Le projet d’arrêter tôt de travailler ne s’improvise pas. Si vous vous décidez tardivement, vous n’aurez aucune latitude pour agir. Quel que soit le placement, il faut du temps pour en récolter les fruits. Dès lors, il faut anticiper et prendre les mesures adéquates le plus tôt possible.

La frugalité, un phénomène de mode?

Dans l’optique de partir tôt à la retraite, et notamment bien avant d’avoir l’âge légal pour recevoir une pension, certains sont tentés d’adopter un mode de vie basé sur la frugalité. Cette tendance, “le frugalisme”, vise à limiter au maximum sa consommation pour épargner et constituer un patrimoine capable de générer des revenus le plus tôt possible. Idéalement, ces revenus doivent remplacer ceux du travail et compenser l’absence de pension de retraite (car plus vous partez tôt et plus votre pension sera insignifiante). Reste que le choix du frugalisme est un engagement de très long terme, ce qui en fait une piste très théorique. Est-il possible de vivre longtemps en se privant de tout? Le frugalisme résiste-t-il aux imprévus? D’ores et déjà, beaucoup d’adeptes abandonnent, comprenant que le bonheur dans la vie n’est pas de “durer”.