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Pourquoi un nouveau plan de relance massif au Japon ?
information fournie par Boursorama27/07/2016 à 18:45

C'est dans un contexte d'aggravation du risque déflationniste et de hause du yen que Shinzo Abe a annoncé un nouveau plan de relance mercredi 27 juillet. La BoJ suivra-t-elle la même voie vendredi ?

C'est dans un contexte d'aggravation du risque déflationniste et de hause du yen que Shinzo Abe a annoncé un nouveau plan de relance mercredi 27 juillet. La BoJ suivra-t-elle la même voie vendredi ?

Le Premier ministre japonais a annoncé mercredi un nouveau plan de relance budgétaire massif de 28.000 milliards de yens (240 milliards d'euros). La Banque du Japon est également attendue vendredi sur une éventuelle extension de son « QE ». Quelles raisons justifient un tel stimulus économique ?

240 milliards d'euros, soit un tiers du plan Paulson de 2008 pour le sauvetage du système financier américain suite à la faillite de Lehman Brothers : telle est la somme que le gouvernement de Shinzo Abe va mettre sur la table au cours des prochaines années pour relancer l'économie japonaise.

La vigueur de cette relance a de quoi surprendre. Cela fait en effet plus de deux décennies que l'économie japonaise manque d'entrain, ce phénomène étant notamment lié au manque de dynamisme de la démographie du pays. Malgré ce fatalisme ambiant sur les perspectives nationales, le gouvernement japonais de Shinzo Abe montre une fois de plus qu'il est bien décidé à ne pas baisser les bras.

Nouvelle tentative pour combattre la déflation et la hausse du yen

Avec ce nouveau plan de relance, dont les détails exacts devraient être présentés dans la semaine à venir, Shinzo Abe montre qu'il ne renonce pas à sortir son pays de la situation de faible croissance et de faible inflation dans laquelle celui-ci est empêtré de longue date.

Au Japon, l'inflation sur un an est redevenue négative au mois d'avril 2016 (-0,1%) et le phénomène s'est accentué en juin (-0,4%), réactivant les craintes d'un nouvel épisode de déflation auto-entretenue.

Par ailleurs, depuis le début de l'année, le yen s'est très significativement renforcé face aux autres monnaies mondiales, ce phénomène étant considéré comme pénalisant pour l'économie japonaise et notamment pour ses exportations. La parité dollar-yen est en effet passée de 120 JPY pour 1 USD en début d'année 2016 à 100 JPY pour 1 USD début juillet.

Le Japon a malgré tout retrouvé le chemin de la croissance au premier trimestre 2016, avec une hausse de l'activité économique de 1,9% au T1 2016 par rapport au T1 2015. Ce bon chiffre masquait néanmoins des données mitigées concernant les exportations du pays et la consommation des ménages.

La consommation des ménages japonais ne s'est en effet jamais totalement remise d'une hausse de la TVA décidée en avril 2014 pour des raisons de redressement des finances publiques. Or, la consommation est la principale composante du PIB des économies développées.

Plan de relance : quels effets ?

Le premier effet observé suite à l'annonce du plan de relance gouvernemental de Shinzo Abe a été un affaiblissement du yen ce matin. Le yen, qui s'était déjà affaibli au cours des derniers jours sur fond de spéculation autour d'une nouvelle annonce de la Bank of Japan, est temporairement repassé au-dessus de 106 JPY pour 1 USD mercredi matin.

À plus long terme, le gouvernement japonais semble se raccrocher à la théorie keynésienne en espérant que son plan de relance et d'investissement parviendra à entraîner un cycle de consommation auto-entretenue pour quelque temps, permettant de dynamiser la croissance du pays et d'évacuer le risque déflationniste qui avait été combattu avec succès de la fin 2013 à la mi-2014, les agents économiques anticipant alors les effets du « quantitative easing » annoncé par la banque centrale.

Le nouveau plan de relance budgétaire japonais ouvre surtout la voie à un renforcement du « policy mix » au Japon, c'est-à-dire à une double relance budgétaire (du gouvernement) et monétaire (de la banque centrale). La Bank of Japan, qui présentera vendredi matin les conclusions de sa dernière réunion de politique monétaire, est donc plus que jamais attendue par les investisseurs à ce sujet.

Qu'attendre de la Bank of Japan vendredi matin ?

La Banque du Japon pourrait notamment annoncer une extension de son actuel plan de rachats d'actifs (« quantitative easing »), débuté en 2014. Néanmoins, après le statu quo de la Bank of England et de la BCE en termes de politique monétaire les 14 et 21 juillet derniers, il n'est pas impossible que la BoJ décide à son tour de botter en touche.

Cela fait en effet plusieurs mois que la Bank of Japan semble vouloir temporiser avant de prendre de nouvelles mesures de relance monétaire. En janvier 2016, la BoJ était parvenue à surprendre les investisseurs en abaissant son principal taux directeur en territoire négatif (-0,1%) dans un contexte de forte nervosité sur les marchés actions mondiaux. L'effet de cette mesure avait néanmoins été quasi-inexistant sur la valeur du yen et sur l'inflation au Japon.

Depuis cette décision du mois de janvier, la Banque du Japon s'est toujours refusée à prendre des mesures supplémentaires d'assouplissement monétaire, décevant parfois les investisseurs.

Jeudi 21 juillet, le gouverneur de la BoJ a affirmé que son institution n'envisageait aucun plan d'« helicopter money ». Cette annonce, qui n'a rien de surprenant en elle-même puisqu'aucune banque centrale n'a jamais sérieusement envisagé de distribuer directement de l'argent aux ménages pour relancer l'inflation, a néanmoins fait craindre qu'aucune annonce majeure ne soit à attendre de la part de la BoJ le 29 juillet.

Néanmoins, « la probabilité d'une nouvelle annonce de BoJ me semble élevée » affirme pour sa part Alexandre Baradez, stratégiste chez IG France. En effet, « Il semblerait logique que le volet monétaire accompagne le plan de relance budgétaire qui a été annoncé ce matin ». Pour le stratégiste, la Banque du Japon voudrait surtout éviter que le yen revienne sur la zone des 100 JPY pour 1 USD, une raison de plus pour ne pas décevoir les investisseurs vendredi en sortant les nouvelles armes monétaires tant attendues.

Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)

6 commentaires

  • 28 juillet13:33

    Les Nippons-faussaires finiront en prison ou au bout d 'une corde...et vite...!!!


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