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Marchés financiers : Le point de vue des gérants américains pour 2018…
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 20/12/2017 à 16:00

Pour Vincent Juvyns, stratégiste chez JP Morgan AM, «on vient de fêter les 10 ans du début de la crise et on n’a jamais eu un environnement mondial aussi solide». (crédits : Nout Gons / Pexels)

Pour Vincent Juvyns, stratégiste chez JP Morgan AM, «on vient de fêter les 10 ans du début de la crise et on n’a jamais eu un environnement mondial aussi solide». (crédits : Nout Gons / Pexels)

Quatre des plus grandes sociétés de gestion américaines (BlackRock, Fidelity International, Franklin Templeton Investments et JP Morgan AM) ont exposé leurs vues de marché pour 2018.

Un environnement économique global «exceptionnel» mais qui sera difficile à retrouver en 2018

En introduction, les gérants américains s’accordent à dire que l’année qui s’achève fut extrêmement positive.

«On vient de fêter les 10 ans du début de la crise et on n’a jamais eu un environnement mondial aussi solide», se réjouit Vincent Juvyns, Stratégiste chez JP Morgan AM, qui prévoit cependant que «les performances ne seront sans doute pas aussi bonnes en 2018 que cette année».

«Malgré les incertitudes politiques, 2017 a été une année exceptionnelle à tout point de vue», ajoute Isabelle Mateos Y Lago, directrice générale du BlackRock Investment Institute. Elle tempère également la situation en se projetant sur l’année à venir : «Il y a assez peu de chance de retrouver une configuration aussi favorable en 2018.»

Une mise en garde judicieuse, compte-tenu de la forte corrélation entre les différents actifs. Ainsi, Elsa Goldberg, gérante obligataire chez Franklin Templeton, avertit que «lorsque les taux vont remonter, on peut être dans une situation très difficile car certains actifs baisseront en même temps du fait de l’absence de corrélation négative entre eux. On est beaucoup trop complaisant et cela entraîne des situations très dangereuses.»

La solution dans cet environnement ? Les sociétés de gestion prônent la sélectivité face à une gestion passive qui prend de plus en plus de place dans l’univers de la gestion. «C’est le principal concurrent de Fidelity International», selon son directeur actions européennes Sébastien Petit qui «croit à la gestion active et à l’analyse bottom-up.»

«Je pense que la gestion active fait beaucoup de sens quand les taux remontent», partage Elsa Goldberg de Franklin Templeton.

A la recherche du rendement perdu...

Si les experts s’accordent sur l’importance de la diversification, les avis divergent en revanche sur la mise en œuvre.

Ainsi, BlackRock est convaincu que l’environnement actuel amène à prendre du risque mais «préfère le prendre sur les actions que sur le crédit high yield, tout en diversifiant sur les obligations souveraines», détaille Isabelle Mateos Y Lago.

Franklin Templeton mise de son côté sur «l’exotisme» et va chercher du rendement à l’extérieur des pays développés. «Sur les 25 billions de dollars d’obligations souveraines, il y en a 22 billions ayant un taux inférieur à 2% et 7 billions avec un taux négatif. Je ne vois aucun intérêt à avoir des rendements réels négatifs. Il y a pour nous peu de valeur dessus», explique Elsa Goldberg qui recommande par ailleurs une duration proche de zéro.

On se souvient du pari controversé de l’équipe de Michael Hasentab (Directeur des investissements du groupe Templeton Global Macro) sur l’Ukraine il y a quelques années.

Pour l’heure, la société s’expose principalement aux pays émergents dont le risque est davantage lié à la croissance domestique et mettant en place des réformes structurelles (Mexique, Inde, Argentine, Indonésie…)

Un nouveau round dans le match Europe versus Etats-Unis...

Les gérants européens répètent inlassablement favoriser les actions européennes relativement aux actions américaines malgré la poursuite de l'inarrêtable cycle haussier américain. En est-il de même pour les gérants anglo-saxons ?

C’est le cas pour Fidelity International qui surpondère la zone. «Nous y trouvons des valorisations à des niveaux plus bas qu’aux Etats-Unis», explique Sébastien Petit qui se positionne notamment sur les pays nordiques.

Vincent Juvyns de JP Morgan AM nuance cet avis et « ne croit pas spécialement que le gap de valorisation entre Europe et Etats-Unis va se résorber rapidement. » Le marché américain étant différent car « plus profond, plus liquide et davantage lié à la gestion passive. » La corrélation entre les différents marchés actions étant plutôt faible en ce moment, il apprécie cependant diversifier entre Europe et Etats-Unis car « cela permet de réduire le risque sous-jacent d’une poche equity. »

Concernant le risque politique, Franklin Templeton surprend en affirmant qu’il est « plus fort en Europe qu’aux Etats-Unis ». Elsa Goldberg rappelle que « Donald Trump ne fait que signer les accords sans forcément les décider au préalable » tandis qu’avec la montée des nationalismes, la cohésion politique européenne est « beaucoup plus fragile qu’en 2011. On le voit avec le positionnement de certains pays comme la Hongrie ou la Pologne sur les contrôles aux frontières » malgré leur appartenance à l’espace Schengen. Cela se traduit dans la gestion de Franklin Templeton par une position longue sur le dollar US et courte sur l’Euro.

Isabelle Mateos Y Lago de BlackRock est « en désaccord assez profond » sur ce sujet et considère que le risque principal en termes d’impact sur les marchés est la politique commerciale américaine. « Trump a certes peu de pouvoir pour signer des accords mais il peut facilement en sortir. Le gros risque politique en 2018 vient de la maison blanche et pas d’une éventuelle sortie de la Hongrie ou de la Pologne de l’Union Européenne » poursuit-elle.

2018 : l'année des émergents ?

On connaît l’expertise de Franklin Templeton sur les émergents via le Templeton Emerging Markets Group. Son président, le célèbre gérant Mark Mobius, estime qu’ils doivent représenter environ un tiers de tout portefeuille. Pour 2018, les autres sociétés de gestion semblent également partager le même engouement sur cette classe d’actifs.

«Il y a certes beaucoup de volatilité mais vous êtes payés pour ça !», juge Isabelle Mateos Y Lago de BlackRock pour qui un choc de volatilité peut être rattrapé selon l’horizon temporel sur lequel se place l’investisseur. «C’est une classe d’actifs qui a tous les vents en sa faveur», résume-t-elle.

Vincent Juvyns de JP Morgan souscrit à cette approche sur les émergents et ajoute que «dans ce contexte d’instabilité politique, la Chine est un élément de stabilité et se pose en garant de l’équilibre mondial».

Entendre les gérants prendre désormais la Chine ou la Russie comme exemple de stabilité politique... finalement un bien curieux paradoxe qui peut faire froid dans le dos.

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