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Chine, émergents, Etats-Unis : vrais risques ou craintes exagérées ? (Dorval AM)
information fournie par Boursorama 11/01/2016 à 15:55

Depuis plusieurs mois, les craintes latentes compliquent le quotidien des investisseurs.

Depuis plusieurs mois, les craintes latentes compliquent le quotidien des investisseurs.

Le début d'année chaotique sur les marchés a rappelé que les risques étaient toujours présents autour du dossier chinois. Alors que les doutes concernent également les pays émergents, voire l'économie américaine face à la remontée des taux, Dorval AM fait le point sur la situation.

Sur les marchés financiers, « les épisodes de volatilité se multiplient » depuis plusieurs mois, remarque Dorval Asset Management (anciennement Dorval Finance) dans un récent point de marché. « Les sources d'inquiétudes sont nombreuses » remarque en effet la société de gestion, citant sans surprise la conjoncture économique chinoise ainsi que la hausse des taux directeurs de la banque centrale américaine.

Face à l'incertitude des marchés, la société de gestion met en avant l'intérêt pour les investisseurs de procéder plus que jamais en 2016 à un bon stock picking [choix de valeurs] « pour se concentrer sur les thématiques d'investissement et les valeurs spécifiques offrant visibilité et perspectives de croissance », en évitant les entreprises susceptibles de passer une année difficile.

Chine : entre exagérations et risques réels

Alors que le début d'année est chahuté sur les marchés financiers, Dorval AM revient sur le sujet brûlant de l'économie chinoise.

Pour Gustavo Horenstein, gérant chez Dorval AM, « la Chine ralentit mais ne s'écroule pas » alors que le modèle de croissance du pays est « en mutation ». C'est cette mutation qui engendre « un questionnement des investisseurs autour du ralentissement de l'ancienne économie », à savoir l'économie industrielle explique-t-il, mais ces mêmes investisseurs oublieraient de regarder le développement parallèle du secteur des services, susceptible de prendre le relai de l'industrie.

Pour autant, il est vrai que le ralentissement industriel chinois a des répercutions mondiales, alors que « la Chine représente entre 40% (acier) et 70% (minerai de fer) de la consommation globale de matière première », soulève la société de gestion.

Dorval AM remarque également que la dette publique chinoise connaît une croissance rapide, celle-ci étant en partie liée à l'endettement des entreprises publiques ou semi-publiques, nombreuses en Chine. « La dette atteint 200% du PIB » en cumulant l'endettement public et privé, relève la société de gestion, ce qui constitue « un frein à la croissance » en Chine.

En somme, les craintes relatives à l'industrie chinoise seraient probablement exagérées, mais il n'empêche que la réduction des perspectives de croissance est bien à l'ordre du jour.

Autres pays émergents : les risques restent plutôt limités

Dans le monde émergent de manière plus générale, on sait que la conjoncture économique n'est pas resplendissante actuellement. « L'activité décélère dans les émergents sous l'impulsion de la baisse de la demande externe et du durcissement des conditions financières », observe Gustavo Horenstein. La situation pourrait néanmoins s'améliorer cette année. En Russie et au Brésil, « on peut s'attendre à une sortie de récession en 2016, du moins une stabilisation économique », avance-t-il.

Certes, le gérant souligne une « multiplication par 4 de la dette des entreprises non financières émergentes depuis 2004 », posant a priori des questions sur les risques de surendettement, mais selon lui ces risques seraient plutôt de nature « microéconomique » (à l'échelle de chaque entreprise) plutôt que « macroéconomique » (à l'échelle du marché dans son ensemble).

La plupart des pays émergents gardent par ailleurs une dette publique et une dette des ménages peu élevées, limitant les risques de transmission financière en cas de défauts de paiement des emprunteurs. Les risques relatifs aux économies émergentes sont donc « plus faibles que dans les années 1990 », estime Dorval AM, faisant référence aux crises successives ayant affecté il y a deux décennies l'économie des pays d'Amérique latine et d'Asie du Sud-Est.

On sait qu'à l'heure actuelle, beaucoup de pays émergents souffrent surtout de la faiblesse des prix du pétrole. Ainsi, Gustavo Horenstein explique sans surprise qu'en 2016, la santé de ces pays « dépendra du cours des matières premières ». Le Brésil, grand exportateur de matières premières, est un bon exemple de pays qui bénéficierait d'un rebond des prix.

Etats-Unis : « nous ne sommes pas en fin de cycle »

Enfin, un mot s'impose sur le sujet de l'économie américaine. Malgré les indicateurs industriels mitigés et la remontée des taux de la Fed, « nous ne sommes pas cette année en fin de cycle », explique Gustavo Horenstein.

Pourtant, il ne fait aucun doute que l'actuel cycle de croissance américain est déjà ancien. « Ce cycle d'expansion perdure depuis 78 mois », soit 6 ans et demi, remarque-t-il, alors qu'historiquement, un cycle d'« expansion moyenne d'après-guerre aux Etats-Unis dure 58 mois ».

Malgré l'ancienneté de ce mouvement, « la situation sur le marché du travail semble indiquer que le cycle est entré dans une phase de maturité qui peut durer assez longtemps. Lorsque le taux de chômage est passé sous la barre des 5% à la mi-2005, l'expansion allait durer encore 2 ans ½ ». Le parallèle avec la situation actuelle vient naturellement, alors que le chômage américain est récemment revenu sur le seuil des 5% de la population active.

Dorval AM considère donc qu'il n'y a pas de crainte à avoir, à court terme, vis-à-vis de la conjoncture américaine alors que « l'économie a des relais de croissance, dont l'immobilier qui n'en est qu'au début de sa phase de reprise ».

La seule véritable épine dans la chaussure de l'Oncle Sam à l'heure actuelle est le secteur pétrolier, naturellement affecté par la baisse des cours de l'or noir. Les défauts d'entreprises pétrolières commencent à s'observer dans le high yield [emprunts risqués], alors que peu d'exploitants peuvent être rentables aux prix actuels du baril.

Les risques ne doivent pas être exagérés pour autant, alors qu'au sein même des Etats-Unis, la baisse du pétrole, tout en pénalisant les entreprises extractrices, bénéficie aux entreprises consommatrices. Ce qui est perdu d'une main serait, d'une certaine manière, regagné de l'autre. Malgré les remous, les risques globaux sont donc limités.

Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)

3 commentaires

  • 14 janvier 07:31

    achat fort alors LOL !bande de crétins


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