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Téhéran frappe les forces US en Irak en représailles à la mort de Soleimani
information fournie par Reuters 08/01/2020 à 06:44

TÉHÉRAN FRAPPE LES FORCES US EN IRAK EN REPRÉSAILLES À LA MORT DE SOLEIMANI

TÉHÉRAN FRAPPE LES FORCES US EN IRAK EN REPRÉSAILLES À LA MORT DE SOLEIMANI

par Ahmed Aboulenein et Phil Stewart

BAGDAD/WASHINGTON (Reuters) - L'Iran a lancé dans la nuit de mardi à mercredi une attaque de missiles contre les troupes des Etats-Unis en Irak en représailles à l'assassinat vendredi du général Qassem Soleimani dans une frappe américaine, laissant craindre le déclenchement d'une guerre ouverte dans la région.

Téhéran a tiré plus d'une dizaine de missiles balistiques depuis le territoire iranien contre au moins deux bases militaires irakiennes abritant des forces de la coalition menée par les Etats-Unis, aux alentours de 01h30 heure locale, a indiqué l'armée américaine.

Le président américain Donald Trump a déclaré qu'une estimation du nombre de victimes potentielles et des dégâts était en cours.

"Tout va bien!", a-t-il assuré via Twitter, précisant qu'il s'exprimerait mercredi matin.

Une source a déclaré que les premiers éléments laissaient penser qu'il n'y avait eu aucune victime américaine dans les frappes. D'autres représentants américains ont refusé de s'exprimer.

Les Gardiens de la révolution ont confirmé avoir tiré des roquettes pour venger la mort du général Qassem Soleimani, selon un communiqué relayé par la télévision publique iranienne.

Ils ont conseillé aux Etats-Unis de retirer leurs troupes de la région afin d'éviter le meurtre de soldats supplémentaires et prévenu les alliés de Washington, en premier lieu Israël, de ne pas permettre d'attaques américaines depuis leur territoire sous peine de représailles.

Un haut représentant iranien, cité par la télévision publique, a déclaré que ces attaques de missiles étaient le scénario "le plus faible" envisagé par Téhéran en réponse à la mort du général Soleimani.

Le porte-parole du département américain de la Défense a indiqué que les attaques ont visé la base aérienne d'Al Asad, à l'ouest de la capitale Bagdad, et une autre installation à Erbil, dans le nord du pays.

"Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger et défendre le personnel américain, nos partenaires et alliés dans la région", dit le Pentagone dans un communiqué.

"MESURES PROPORTIONNÉES"

Quelques heures plus tôt, le secrétaire américain à la Défense, Mike Esper, déclarait que les Etats-Unis devaient s'attendre à des représailles de la part de l'Iran pour la mort de Qassem Soleimani.

"Nous ne cherchons pas à commencer une guerre avec l'Iran mais nous sommes prêts à en finir une", avait-il déclaré à la chaîne CNN.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré que l'Iran a pris "des mesures proportionnées d'autodéfense" en ciblant des bases depuis lesquelles "de lâches attaques armées ont été lancées contre nos citoyens et de hauts représentants".

"Nous ne cherchons ni l'escalade ni la guerre, mais nous nous défendrons contre toute agression", a-t-il ajouté sur Twitter.

Si aucune victime ne venait à être rapportée dans les rangs de l'armée américaine et si l'Iran n'envisage pas de nouvelle attaque en représailles à la mort du général Soleimani, comme l'a laissé entendre Zarif, alors Washington et Téhéran pourraient disposer d'une fenêtre pour tenter de désamorcer une confrontation de plus en plus violente.

Les marchés financiers en Asie, en net repli après la diffusion d'informations faisant état des attaques, ont effacé une partie de leurs pertes après les messages publiés sur Twitter par Donald Trump et Mohammad Javad Zarif. Les cours du pétrole américains ont un temps grimpé de 5% par crainte qu'un conflit provoque l'interruption des livraisons de brut.

VENGEANCE

L'administration de l'aviation civile américaine (FAA) a annoncé qu'elle interdirait aux compagnies américaines d'utiliser l'espace aérien de l'Irak, de l'Iran et du Golfe d'Oman après les attaques contre les troupes américaines en Irak.

Plusieurs compagnies asiatiques ont déclaré qu'elles allaient éviter de survoler la région.

Dans un incident qui semble pour l'heure sans lien avec les attaques, un Boeing 737 de la compagnie Ukraine International Airlines transportant au moins 170 personnes s'est écrasé mercredi à cause de problèmes techniques peu après son décollage de l'aéroport international de Téhéran.

Un haut représentant iranien a déclaré mardi que Téhéran travaillait sur plusieurs scénarios pour venger la mort du général Qassem Soleimani.

Présent aux funérailles de Soleimani mardi à Kerman, dans le sud-est de l'Iran, le général Hossein Salami, commandant des Gardiens de la révolution, a prévenu que l'Iran prendrait "sa revanche, une revanche intense et décisive".

La cérémonie a été retardée de plusieurs heures par un mouvement de foule qui a fait au moins 56 morts et plus de 210 blessés, selon un représentant des services de secours cité par l'agence de presse semi-officielle Fars.

Le parlement irakien a adopté dimanche une résolution demandant au gouvernement de mettre fin à la présence de troupes étrangères dans le pays.

Plus de 5.000 soldats américains sont toujours présents en Irak, au côté de troupes d'autres pays, dans le cadre d'une mission de formation et de soutien aux forces de sécurité irakiennes dans la lutte contre le groupe Etat islamique.

(avec Parisa Hafezi à Dubaï, Steve Holland et Eric Beech à Washington; version française Jean Terzian)

1 commentaire

  • 08 janvier 08:56

    Talleyrand disait suite à l'assassinat du duc d'Enghien "c'est plus qu'un crime, c'est une faute". S'il y a un seul mort américain dans cette esquisse de représailles Trump le paiera au prix fort dans l'opinion publique américaine.


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