La lettre du Maghreb ?Algérie: Gaïd Salah, le Terminator des Aurès

information fournie par Le Point •29/11/2019 à 16:50

Le destin de l'Algérie est entre les mains d'un fils des Aurès, âgé de 79 ans. Chef d'état-major de l'armée nationale populaire, vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah est de la race des Terminator. Il traverse les siècles insensible aux évolutions, main de fer dans un gant de titane. Imperturbable. Ce très proche d'Abdelaziz Bouteflika ? il lui doit sa nomination au sommet de l'institution militaire, en 2004 ? n'hésitera pas à le lâcher en mars dernier, provoquant la reddition forcée de la fratrie Bouteflika, déclenchant une vague d'arrestations de fortes amplitudes. Deux Premiers ministres, une palanquée de ministres, des hommes d'affaires ? dont Ali Haddad, ex-patron des patrons ? sont inquiétés par le tandem police-justice. Saïd Bouteflika, devenu depuis 1999 un Don Corleone d'Afrique du Nord, écopera de quinze ans de prison. Une célérité sidérante de la part de la justice. Une purge.La « méthode Salah »Cette bouffée de vertus n'a rien de spontané. Elle est une réponse aux manifestations monstres qui ont débuté le 22 février. Des millions d'Algériens avaient décidé de braver le futur cinquième mandat du président Bouteflika, président dont le dernier discours public datait de 2012. Cinq vendredis plus tard, il sera démissionné par Gaïd Salah, qui ne cesse de faire le tour des casernes du pays afin de prendre le pouls du commandement militaire. Il liquidera son ex-bienfaiteur afin de s'assurer du soutien de ses...