Le sujet du hijab, malencontreusement revenu sur le devant de la scène la semaine dernière, est une préoccupation que nous avons aussi dans la police. Le 11 avril 2011 entrait en vigueur la loi interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public, dite « loi anti-burqa ». Cela avait fait tout un foin, et nous avions été sollicités pour la faire appliquer. Il est difficile d'imaginer combien cela fut une galère. Non seulement, sur place, c'était à chaque fois un scandale, à la limite de l'émeute, mais en plus notre hiérarchie ouvrait à fond les parapluies concernant ces interventions. En nous demandant notamment de nous justifier systématiquement et outrageusement, même si nous n'avions pas verbalisé. Pour vingt minutes d'action, il nous fallait compter deux heures minimum de compte rendu oral et écrit.Autant vous dire que, devant tant d'adversité, nous avons tous été contraints de freiner des deux pieds, conduisant au phénomène actuel. Aujourd'hui, les femmes qui portent la burqa ne craignent tellement rien de notre part que même le célèbre Rédoine Faïd en portait une pour passer incognito lors de sa dernière cavale. C'est dingue comme ces femmes, en noir de la tête aux pieds, jeunes et moins jeunes, ont toutes ce point commun de vouloir nous faire la leçon, à nous comme aux autres musulmans ! Combien d'entre elles nous ont apostrophés, à peine sortis du véhicule, en nous narguant et en prétendant que nos lois républicaines...
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