Dans un marché très tendu, les prix des maisons anciennes sont attendus en hausse d’ici avril, selon les notaires du Grand Paris.
Vedettes du Covid, les maisons trouvent beaucoup moins preneur . En 2024, moins de 28.000 ventes (maisons anciennes) ont été enregistrées en Île-de-France par les notaires du Grand Paris . Du jamais vu depuis 2009, année de la crise financière ! En deux ans, les transactions ont dégringolé de 39% ! Malgré leur baisse depuis fin 2023 (de 4,2% à 3,2%, toutes durées confondues, selon Crédit Logement ), les taux de crédit restent, malgré tout, encore trop élevés aux yeux des acheteurs. « Il y a une peur récurrente chez les acheteurs, c’est l’insolvabilité. “Pourrai-je rembourser mon crédit ? Les taux ne vont-ils pas remonter le temps que je finalise mon projet ?” », analyse Me Élodie Frémont, porte-parole de la Chambre des notaires du Grand Paris.
Si les ventes des maisons dégringolent - et donc la demande -, les prix devraient baisser eux aussi, en toute logique. Ils ont bel et bien chuté de 13% en un peu plus de deux ans. Mais ils devraient repartir à la hausse d’ici au printemps, à en croire les notaires. Certes légère, mais hausse tout de même : +1,2% d’ici avril 2025 par rapport à avril 2024, selon leurs prévisions basées sur les avant-contrats. Une maison ancienne en Île-de-France devrait ainsi coûter 332.400 euros en moyenne. En Grande Couronne, les prix des maisons anciennes sont attendus en hausse de 2% d’ici en avril 2025, sur un an, à 307.900 euros. En Petite Couronne, une stabilisation des prix est anticipée d’ici deux mois, après une chute de plus de 6% entre la fin 2023 et la fin 2024. « Les maisons ont encore le vent en poupe », se réjouit Élodie Frémont.
Hausse des droits de mutation à venir
Pourquoi cette remontée des prix ? Parce que si les ventes sont en forte baisse en 2024, elles semblent s’être stabilisées en fin d’année. Laissant augurer d’un frémissement, confirmé par l’ensemble de la chaîne immobilière. « Le marché est tellement tendu que dès que les volumes repartent, ils impactent à la hausse les prix , décrypte Me Thierry Delesalle, notaire honoraire. C’est le signe que le marché frétille mais est aussi nerveux. » Une mesure illustre parfaitement cet état d’esprit : la hausse des droits de mutation (ou «frais de notaire»).
Bien qu’elle ne concerne pas les primo-accédants (ménages qui achètent un logement pour la première fois ou n’ont pas été propriétaire durant les deux dernières années, NDLR), les notaires y voient un « mauvais signal » pour l’immobilier. Même si plusieurs achats vont sans doute se finaliser plus vite que prévu. « Je m’attends à être pas mal sollicitée dans les prochaines semaines par des acheteurs qui veulent éviter la hausse des droits de mutation (qui entrera en vigueur à partir du 1er avril, NDLR)», espère Élodie Frémont.
Cette hausse des prix, couplée à des taux de crédit jugés encore trop élevés et des droits de mutation en hausse, ne fait pas les affaires des futurs acheteurs. La bonne nouvelle est à chercher du côté des banques. « Elles étudient plus de dossiers et accordent plus de prêts-relais, les acheteurs s’autocensurent moins. Le mouvement de solvabilité est progressif mais partiel », a constaté Élodie Frémont. Alors, stabilité des prix ou soubresauts à répétition ? Difficile à dire, d’autant plus que « les résultats (ventes et prix) sont contrastés selon les départements (d’Île-de-France)», résume Élodie Frémont. Le président de la Fédération nationale de l’immobilier, Loïc Cantin, s’attend, de son côté, à un « redémarrage lent, progressif mais certain » pour 2025. Tant du côté des ventes que des prix.
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