Aller au contenu principal
Fermer

Pénurie de logement social: le Conseil d’État donne raison à Auvers-sur-Oise
information fournie par Le Figaro 17/11/2022 à 06:00

Le Conseil d’État casse un arrêté du préfet du Val-d’Oise sur le manque de logements sociaux, assorti d’une très lourde amende. Une première victoire pour Auvers-sur-Oise.

C’est un véritable rebondissement dans le bras de fer qui oppose la mairie d’Auvers-sur-Oise au préfet du Val-d’Oise. Dans une décision rendue le 28 octobre 2022 , le Conseil d’État a donné raison à la Ville. L’objet de toutes les frictions? Le nombre de logements sociaux à Auvers-sur-Oise, dans le département du Val-d’Oise (95). Selon la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU), les communes de plus de 3500 habitants - et de 1500 habitants dans l’agglomération parisienne - doivent disposer de 25 % de logement social, d’ici 2025. Dans la ville chère à Van Gogh, on est loin du compte puisqu’on dénombre 8% de logements sociaux, rapporte Actu.fr . Or, Auvers-sur-Oise compte comptait 6813 habitants en 2019, selon l’Insee.

Isabelle Mézières, maire (DVD) d’Auvers-sur-Oise, assure être dans l’impossibilité de construire plus de logements sociaux: « On a de nombreuses contraintes: on n’a pas du tout de foncier, on est coincés entre l’Oise et le plateau du Vexin et des secteurs entiers sont en zone inondable, avec des coulées de boue et des éboulements. De plus, Auvers-sur-Oise est classée site patrimonial remarquable, c’est une ville avec une identité au niveau mondial unique. On a donc un architecte des Bâtiments de France qui veille à l’aspect architectural de la ville, ce qui fait que les travaux coûtent plus cher et que les bailleurs ne peuvent pas suivre. »

Le préfet du Val-d’Oise avait dénoncé l’absence de construction de logements sociaux dans la ville en décembre 2017 et avait prononcé par arrêté la carence de la ville. Il avait fixé à 300% (le taux maximum) la majoration de son amende. La commune devait donc s’acquitter d’une amende de 340.000 € par an (amende qu’elle paie depuis 3 ans, soit 1.020.000 €). La Ville avait alors contesté l’arrêté devant le tribunal de Cergy-Pontoise, considérant que le préfet lui avait infligé une sanction disproportionnée, mais le tribunal avait rejeté son recours tout comme la cour administrative d’appel de Versailles, en deuxième instance.

Un nouveau jugement

Toutefois, retournement de situation, le Conseil d’État a donné raison à la Ville le 28 octobre dernier. Il rappelle que « le prélèvement majoré ne peut excéder 5 % du montant des dépenses réelles de fonctionnement de la commune figurant dans le compte administratif établi au titre du pénultième exercice .» Or, la Cour d’appel aurait omis d’étudier si la sanction infligée ne revêtait pas un caractère disproportionné, selon le Conseil d’État. « Par suite, sans qu’il soit besoin de se prononcer sur les autres moyens du pourvoi, la commune d’Auvers-sur-Oise est fondée à demander l’annulation de l’arrêt qu’elle attaque », conclut-il. L’État a également été condamné à verser 3000 euros à la Ville au titre des frais de justice. Le Conseil d’État renvoie l’affaire à la cour administrative d’appel de Versailles.

« On entend nos difficultés, cela nous donne de l’espoir. On avait jusque-là l’impression d’être de mauvaises personnes, on était stigmatisées, pointées du doigt alors que je ne peux même plus construire de logement tout court, sans même parler de logement social », explique la marie d’Auvers-sur-Oise. Pour Isabelle Mézières, le Conseil d’État a considéré que le préfet n’est pas seul à décider du montant de la majoration et qu’un juge doit vérifier que la mesure soit proportionnée.

Auvers-sur-Oise n’est pas la seule ville à ne pas remplir son quota de logements sociaux. Environ 1100 communes sont dans ce cas, selon le dernier bilan réalisé en 2020 par le ministère de la Transition écologique. Parmi elles, 631 ont dû payer une amende pour un total de 85,4 millions d’euros. Soit plus de 135.000 euros par commune en moyenne. Dans la capitale, à l’inverse, Ian Brossat, adjoint communiste au logement, veut instaurer 3 0% de logements sociaux dès 2030.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Des députés proposent que les nouveaux propriétaires bailleurs puissent déduire chaque année du montant de leurs revenus locatifs 3 % du prix d’achat du bien. (illustration) (Sephelonor / Pixabay)
    information fournie par Boursorama avec Newsgene 22.10.2025 13:21 

    Des députés ont déposé des amendements proposant un nouveau statut fiscal pour les bailleurs privés. Mais ils ont été rejetés par la commission des finances. Le nouveau ministre du Logement, Vincent Jeanbrun, a promis d’intégrer la création d’un statut fiscal du ... Lire la suite

  • SOFIDY
    information fournie par Sofidy 22.10.2025 12:04 

    La SCPI Immorente de Sofidy réalise une nouvelle acquisition d'un immeuble de bureaux en plein cœur de Lille, au pied des deux gares Lille-Flandres et Lille-Europe, d'une surface de 3 327 m², dans un emplacement privilégié. Cet investissement, intervenant quelques ... Lire la suite

  • Méfiez-vous des trous de garanties lorsque vous changez d'assurance emprunteur ( Crédits photo: ©  Krakenimages.com - stock.adobe.com)
    information fournie par Moneyvox 22.10.2025 11:11 

    Vous envisagez de changer de contrat pour l'assurance de votre crédit immobilier ? Attention : malgré le principe d'équivalence des garanties, ce changement peut avoir des conséquences fâcheuses. Jusqu'à -27 % sur le prix de votre assurance emprunteur : voici ce ... Lire la suite

  • Crédit photo : Shutterstock
    information fournie par Mingzi 22.10.2025 08:15 

    Face à la flambée des loyers et à la crise du logement, la Ville de Paris s'attaque au « coliving », ce nouveau modèle d'habitat partagé prisé des investisseurs. Accusé de contourner l'encadrement des loyers, il séduit pourtant de nombreux jeunes actifs. Faut-il ... Lire la suite

Pages les plus populaires