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Les tiers-lieux émergent dans les grandes villes
information fournie par Le Particulier pour Conso 04/01/2021 à 08:30

On les voit émerger un peu partout dans les grandes villes: les tiers-lieux, ces endroits désaffectés réutilisés par des associations dans l’attente d’y réaliser un projet immobilier, pullulent sur le territoire. crédit photo : Lucia Romero/Shutterstock / Lucia Romero

On les voit émerger un peu partout dans les grandes villes: les tiers-lieux, ces endroits désaffectés réutilisés par des associations dans l’attente d’y réaliser un projet immobilier, pullulent sur le territoire. crédit photo : Lucia Romero/Shutterstock / Lucia Romero

Depuis 2015, les grandes métropoles françaises accueillent de plus en plus de tiers-lieux sur leurs friches industrielles. Des espaces transitoires, chargés d’animer, le temps de la construction d’un programme immobilier, un ou plusieurs bâtiments désaffectés, en plaçant au centre de sa réflexion l’écologie et l’aide sociale. Toutefois, malgré leurs bonnes intentions, ces opérations suscitent parfois la colère d’associations de terrain.

La folie des tiers-lieux

Redonner vie à des lieux temporairement inoccupés. La vocation des tiers-lieux émerge un peu partout dans les grandes métropoles . A Marseille, le Coco Velten, près de la gare Saint Charles, accueille jusqu’en 2021 des SDF, et également des entreprises, des associations, un restaurant anti-gaspi ou encore des salles à privatiser.

A Paris, c’est au Ground Control, dans le 12ème arrondissement, que l’on pourra bientôt de nouveau se donner rendez-vous, à partir du 20 janvier 2021 et dans le respect des règles sanitaires, pour boire une mousse, assister à un concert ou participer à des ateliers d’art plastique ou de bricolage.

Au total, on dénombre pas moins de 1.800 tiers-lieux dans toute la France selon l’association France Tiers-Lieux. Ces espaces innovants sont pourtant nécessairement amenés à disparaitre. C’est le cas par exemple de l’ex-hôpital Saint-Vincent de Paul qui, avant de devenir un éco-quartier, fut l’un des premiers tiers-lieux à Paris, dans le 14ème arrondissement. Nommé Les Grands Voisins, il a accueilli de 2015 à 2020, un restaurant associatif, des ateliers-boutiques, une ressourcerie, un bar en plein air, des start-up ou encore un centre d’artistes et un centre d’hébergements d’urgence.

L’urbanisme transitoire

On parle souvent, au sujet de ces tiers-lieux, d’ urbanisme transitoire. Un terrain ou des bâtiments vides appartenant à un propriétaire immobilier ou un promoteur est occupé temporairement et légalement durant une période supérieure à 1 an, avant d’être transformé en programme de logements, le plus souvent un éco-quartier.

Ainsi, avant que les travaux ne démarrent, ces immeubles sont occupés par des structures associatives, chargées d’animer le lieu et de l’entretenir. La gestion de l’ensemble de l’opération est soit déléguée à une structure spécialisée dans la création d’espaces d’activités mixtes comme Plateau Urbain, soit organisée par le propriétaire foncier lui-même, comme le fait la SNCF avec les opérations immobilières qui se déroulent sur ses friches.

Une charte de confiance est alors signée entre les collectivités locales, les opérateurs publics et ceux du privé avant qu’un appel à candidature ne soit lancé auprès des collectifs et associations. Ces derniers, une fois installés sur les lieux, ne sont redevables que de l’électricité, de l’eau, du chauffage et d’Internet. Seule prérogative à respecter: veiller à ce que l’opération d’urbanisme transitoire ait une vocation sociale ou sociétale.

Vers la gentrification des quartiers populaires

Reste que cette mission n’est pas toujours remplie. L’installation de ces espaces posent parfois questions aux acteurs associatifs historiques d’un territoire. C’est le cas par exemple de la Cité Fertile, un projet porté à Pantin par SNCF Immobilier et Sinny & Ooko, installé dans une ancienne gare Sncf. Dédié aux enjeux de la biodiversité, il sera présent sur le territoire de Pantin jusqu’en 2022 où un nouvel éco-quartier le remplacera. En attendant, le lieu qui s’étend sur un hectare propose un bar, une brasserie, des festivals, des salles de télétravail ou encore un incubateur d’entreprises, ainsi que de nombreux collectifs et associations, le tout placé sous le signe du «green».

Toutefois, en travaillant avec des grandes entreprises et en attirant majoritairement une population dite «bobo», en décalage avec les habitants du territoire, elle fait aussi l’objet de vives critiques. Certains experts n’hésitent pas à parler, pour les tiers-lieux de ce genre, de véritables «Chevaux de Troie» de la gentrification. Des installations dont les conséquences seraient, in fine, de faire monter les prix de l’ immobilier et à terme de remplacer une population populaire par une autre, plus fortunée.

Tiers-lieux: combien ça coûte à l’intérieur?

Pas donné, la journée dans un tiers-lieux. Si l’entrée est toujours gratuite, les prix dans les boutiques, bars et restaurants peuvent rester en travers de la gorge de certains consommateurs. Ainsi, au Ground Contrôle par exemple, la Margherita de chez Faggio coûte 12 euros, contre Une 6,15 euros en moyenne pour tout type de pizza tout circuit confondus selon une étude du cabinet Gira Conseil datée de 2017. La pinte de bière fait également partie des plus chères du marché avec 6 euros pour une Météor (contre 4,80 euros dans d’autres bars), auxquels il faudra ajouter la consigne de 1 euro pour le verre. Enfin, dans les boutiques comme celles dédiée aux plantes, les premiers lots à cultiver se vendent autour des 20 euros. Ces prix, importants, sont expliqués par le soin apporté par les acteurs présents sur le lieu au choix des meilleurs produits.

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