(Actualisé avec déclarations de Rubio)
par Gram Slattery
Les prochains jours détermineront si le président russe Vladimir Poutine envisage sérieusement la fin de la guerre en Ukraine, a déclaré dimanche le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio, alors que des émissaires de Donald Trump vont se rendre en Arabie saoudite pour des réunions avec des responsables russes.
Dans une interview à la chaîne CBS, le chef de la diplomatie américaine s'est également employé à apaiser les inquiétudes des Européens qui redoutent un accord à leurs dépens, soulignant que le processus de négociation n'avait pas encore débuté.
Donald Trump a mis l'Europe au pied du mur en annonçant sans concertation, mercredi, l'ouverture immédiate de négociations sur la paix en Ukraine après un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine et aucun officiel européen n'a été convié aux discussions annoncées par Washington en Arabie saoudite.
"Le président Trump a parlé (cette semaine) à Vladimir Poutine et lors de cet entretien, Vladimir Poutine a exprimé son intérêt pour la paix, et le président a exprimé son désir de mettre fin à ce conflit d'une manière durable et qui protège la souveraineté ukrainienne", a déclaré Marco Rubio lors de l'émission "Meet the Press".
"Maintenant, à l'évidence, il faut que cela soit suivi par des actes. Les prochains jours ou les prochaines semaines vont déterminer si c'est sérieux ou pas. Un coup de fil ne suffit pas à faire la paix."
Steve Witkoff, l'émissaire de Donald Trump pour le Moyen-Orient, a confirmé sur Fox News qu'il s'envolerait dimanche soir pour l'Arabie saoudite, accompagné du conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche, Mike Waltz.
Marco Rubio a de son côté observé qu'il était attendu de toute façon en Arabie saoudite dans le cadre d'une tournée au Moyen-Orient. La composition de la délégation russe n'a pas encore été finalisée, a-t-il précisé.
"LES EUROPÉENS DEVRONT ÊTRE IMPLIQUÉS"
Le secrétaire d'Etat américain, tout comme Steve Witkoff, a voulu calmer les inquiétudes de l'Ukraine et des Européens, qui redoutent un accord qui pourrait s'avérer trop favorable à la Russie et compromettre leur propre sécurité.
Contredisant l'émissaire américain pour l'Ukraine, Keith Kellogg, qui a déclaré samedi lors de la conférence de Munich sur la sécurité que les Européens n'auraient pas leur place à la table des pourparlers, Marco Rubio a assuré que les Ukrainiens et les autres pays européens seraient invités.
"S'il y a de vraies négociations et nous n'y sommes pas encore, mais si cela devait se produire, l'Ukraine devrait être impliquée parce qu'elle a été envahie, et les Européens devraient être impliqués parce qu'ils appliquent des sanctions contre Poutine et la Russie", a souligné le secrétaire d'Etat.
Les Etats-Unis ont adressé à leurs alliés européens un
document
dans lequel ils demandent ce que ces derniers attendent de Washington pour contribuer à garantir la sécurité de l'Ukraine, montre un document consulté par Reuters.
Le président français Emmanuel Macron
recevra
lundi après-midi à Paris plusieurs dirigeants européens pour discuter de la situation en Ukraine et des enjeux de la sécurité en Europe, a déclaré dimanche l'Elysée.
Sur CBS, Marco Rubio a également été interrogé sur le point de savoir s'il avait discuté d'une levée des sanctions contre la Russie samedi lors d'un appel téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov, comme l'a suggéré Moscou. Il s'est refusé à confirmer cette information, se bornant à déclarer qu'il n'avait abordé aucun détail avec son interlocuteur.
(Gram Slattery, Jean-Stéphane Brosse pour la version française)
7 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer