Les dernières données sur les créations de postes aux Etats-Unis suggèrent qu'il n'y a aucune raison pour l'instant pour que la Réserve fédérale (Fed) se précipite pour réduire ses taux d'intérêt, relèvent les analystes.
L'économie américaine a créé 177.000 emplois non agricoles en avril, plus que prévu, et le taux de chômage est resté inchangé à 4,2%, montre le rapport publié vendredi par le département du Travail.
Ces données sont deux signes que le marché du travail est resté équilibré au cours du mois où Donald Trump a annoncé les droits de douane les plus élevés en un siècle contre les principaux partenaires commerciaux des États-Unis, faisant plonger les marchés boursiers et secouant le marché obligataire, avant que l'administration ne mette en pause la plupart des droits de douane jusqu'au mois de juillet.
Le marché de l'emploi se montrant toujours résilient et l'inflation restant supérieure à l'objectif de 2% de la banque centrale, les responsables de la Fed devraient s'en tenir à leur plan consistant à laisser les coûts d'emprunt inchangés à court terme jusqu'à ce que l'impact des droits de douane sur l'économie et les prix se précise.
"Dans l'immédiat, les données solides sur le marché du travail permettent à la Fed de faire preuve de patience", estime Lindsay Rosner, analyste chez Goldman Sachs Asset Management.
"Les perspectives d'avenir s'étant détériorées, les données d'aujourd'hui semblent toutefois quelque peu rétrospectives et le risque demeure qu'un affaiblissement de l'économie conduise la Fed à reprendre son cycle d'assouplissement plus tard dans l'année", ajoute-t-elle.
Les traders parient désormais que la Fed attendra jusqu'en juillet pour reprendre ses réductions des taux d'intérêt, alors qu'ils estimaient auparavant qu'une baisse en juin était plus probable.
Selon l'outil FedWatch du CME Group, les opérateurs évaluent désormais à 41% la probabilité d'une réduction le mois prochain, contre 58% environ auparavant.
Les traders s'attendent également à ce que la banque centrale procède à trois baisses de taux d'un quart de point d'ici la fin de l'année, soit une de moins qu'avant la publication des données.
Donald Trump a pour sa part réitéré son appel à une baisse des taux d'intérêt peu après la publication du rapport sur l'emploi.
Mais les responsables de la Fed veulent s'assurer que l'inflation ne repart pas à la hausse et ont indiqué qu'ils maintiendraient le taux directeur dans la fourchette actuelle de 4,25% à 4,50% tant que le marché de l'emploi n'en souffrira pas.
Jusqu'à présent, le marché de l'emploi est resté solide, malgré la dégradation de la confiance des consommateurs et des entreprises, qui craignent que les droits de douane ne freinent la croissance américaine.
"Dans l'ensemble, le marché du travail américain n'a pas encore capitulé face au sentiment négatif des consommateurs et des entreprises, bien que le poids total du choc des droits de douane reste devant nous", relève Scott Anderson, analyste de BMO Economics.
(Rédigé par Ann Saphir et Davide Babuscia ; version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)
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