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Un retour aux frontières de l'Ukraine telles qu'elles étaient avant 2014 est "irréaliste", a déclaré mercredi le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth, ajoutant que l'administration Trump ne considère pas l'adhésion de Kyiv à l'Otan comme une solution à la guerre déclenchée par l'invasion russe.
Les propos de Pete Hegseth, qui s'exprimait lors d'une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l'Otan à Bruxelles, constitue la déclaration publique la plus claire et directe à ce jour sur l'approche de la nouvelle administration américaine à l'égard du conflit entre l'Ukraine et la Russie qui dure depuis près de trois ans.
Pete Hegseth a également appelé les alliés de Washington au sein de l'Otan à s'impliquer davantage et assumer une plus grande responsabilité pour la sécurité de l'Europe.
"Nous voulons, comme vous, une Ukraine souveraine et prospère. Mais nous devons commencer par reconnaître que le retour aux frontières de l'Ukraine d'avant 2014 est un objectif irréaliste", a-t-il déclaré lors de la réunion.
"La poursuite de cet objectif illusoire ne fera que prolonger la guerre et causer davantage de souffrances", a-t-il poursuivi.
En mars 2014, la Russie a annexé la péninsule de Crimée, jusque-là en territoire ukrainien, puis a soutenu les séparatistes pro-russes dans une insurrection armée contre les forces de Kyiv dans la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine.
Moscou contrôle actuellement environ 20% du territoire de l'Ukraine, principalement dans l'est et le sud du pays.
Pete Hegseth a affirmé que toute paix durable devait inclure "des garanties de sécurité solides pour s'assurer que la guerre ne recommence pas".
Mais, a-t-il ajouté, "les États-Unis ne pensent pas que l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan soit un résultat réaliste d'un règlement négocié".
Les garanties de sécurité devraient être soutenues par "des troupes européennes et non européennes compétentes", a-t-il dit.
"Si ces troupes sont déployées en tant que soldats de la paix en Ukraine à un moment donné, elles devraient l'être dans le cadre d'une mission non Otan et ne devraient pas être couvertes par l'article 5", a-t-il ajouté.
L'article 5 du Traité de l'Atlantique Nord instaure un principe de défense collective; une attaque contre un ou plusieurs de ses membres est considérée comme une attaque dirigée contre l'ensemble de l'alliance.
(Reportage Andrew Gray, Lili Bayer et Bart Meijer, rédigé par Andrew Gray et GV De Clercq, version française Blandine Hénault, édité par Zhifan Liu)
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