Le secteur va devoir effectuer 43.000 recrutements dans les cinq prochaines années pour faire face à ses besoins.

Une éolienne en construction. ( AFP / RAYMOND ROIG )
Dans un contexte de tension sur l'appareil de formation, les gestionnaires de réseaux électriques vont être confrontés à une aggravation de la situation dans les années à venir, la transition énergétique entraînant d'importants besoins de recrutement, avertit un rapport publié mardi 25 mars.
"L'appareil de formation est déjà sous tension et cette situation risque de s'aggraver dans les années à venir", prévient ce rapport commandé par les entreprises du secteur et notamment les gestionnaires RTE et Enedis au cabinet d'audit PwC, qui évoque également "la saturation à venir de certaines formations" .
Raccordements à l'éolien en mer, déploiement de bornes de recharge : afin d'atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 fixés par Bruxelles, la France va devoir investir "de l'ordre de 200 milliards d'euros d'ici 2040" , rappelle le rapport.
Ces investissements se doublent d' une flambée des besoins d'effectifs dans les "métiers cœur" du secteur , qui devront passer de 49.000 à 79.000 personnes d'ici 2030, et nécessiteront quelque 43.000 recrutements, "compte tenu des flux naturels de départs", a expliqué à l' AFP , Alexandre Siné, directeur du projet des écoles des réseaux pour la transition.
Problème, l'offre de formation initiale, "bien qu'importante, est souvent trop généraliste et inégalement répartie sur le territoire", selon le rapport. En outre, certaines formations, notamment celles communes à différents métiers (BTS électrotechnique, BTS Travaux publics) "pourraient être confrontées à des problèmes capacitaires pour répondre aux nouveaux besoins".
Techniciens de maintenance, chefs de chantier...
Parmi les métiers en tension, techniciens de maintenance ou d'exploitation, chefs de chantier, mais aussi monteurs de réseaux.
Des besoins pour tout le territoire, mais certaines régions, comme l'Île-de-France, la Normandie, la Nouvelle-Aquitaine ou l'Occitanie "sont plus concernées", selon Alexandre Siné, en raison notamment des raccordements d'éoliennes ou de parcs photovoltaïques.
Il rappelle le lancement, il y a deux ans, des "écoles des réseaux pour la transition énergétique" , qui comptent des volets reconversion et réinsertion, mais surtout un partenariat avec quelque 150 lycées professionnels, pour aller chercher des candidats dès la sortie de la 3e. S'il note "de vrais résultats", il souligne qu'il faut "démultiplier cette démarche pour réussir le passage à l'échelle".
Parmi les autres préconisations du rapport, la création de certifications, pour toucher les publics en reconversion et les demandeurs d'emplois.
Autre recommandation, le renforcement de l'attractivité de la filière, notamment pour "favoriser la féminisation des métiers" : "La part des femmes dans les effectifs des entreprises de la transition énergétique est très faible", soit une proportion de 14%.
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