En janvier, Pékin avait déjà visé les alcools européens. Les observateurs estiment que ces enquêtes sont une réponse à l'enquête européenne sur les voitures électriques chinoises.

( AFP / FRANCOIS NASCIMBENI )
Après les brandys, le porc. La Chine a lancé lundi 17 juin une enquête antidumping sur les importations de viande et de produits à base de porc en provenance de l'Union européenne. La semaine dernière, l'UE avait imposé de nouveaux droits de douane sur les véhicules électriques chinois.
Le ministère du Commerce "a ouvert une enquête antidumping sur les importations de porc et de produits en provenance de l'Union européenne", a-t-il indiqué dans un communiqué. L'enquête fait suite à une demande "officiellement soumise par l'Association chinoise de l'élevage au nom de l'industrie porcine nationale", a précisé le ministère.
Cette annonce intervient dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre la Chine et l'Union européenne. L'UE a déclaré la semaine dernière qu'elle imposerait des droits de douanes supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois à partir du mois prochain, à la suite d'une enquête antisubventions ouverte en septembre 2023. Les véhicules fabriqués dans les usines chinoises étaient jusqu'ici taxés à hauteur de 10% dans l'UE. Bruxelles prévoit d'y ajouter des droits compensateurs de 17,4% pour le fabriquant chinois BYD, de 20% pour Geely et de 38,1% pour SAIC, au terme de près de neuf mois d'enquête.
Mesures de rétorsion
Pékin avait alors immédiatement dénoncé "un comportement purement protectionniste" des Européens, via un communiqué du ministère du Commerce. La Chine avait averti qu'elle prendrait "toutes les mesures pour défendre fermement ses droits légitimes" . En janvier, elle avait déjà ouvert une enquête anti-dumping sur les brandys européens, dont le cognac français .
Lancée après une plainte de professionnels de l'alcool chinois, cette procédure est également considérée par les observateurs comme une mesure de rétorsion à l'enquête européenne sur les subventions aux voitures électriques produites en Chine, largement soutenue par la France.
La Chine, à l'occasion de la visite de son président Xi Jinping en France début mai, avait pourtant donné quelques gages à Paris en s'engageant à faciliter l'accès à certains produits français, dont les intestins de porc.
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