par Vincent Daheron
Loïs Boisson, qualifiée dans le dernier carré de Roland-Garros après son exploit mercredi face à Mirra Andreeva (7-6 [ 6 ], 6-3), vise encore plus haut qu'une demi-finale et ne réprime surtout pas son ambition d'un titre historique.
"Tout enfant qui joue au tennis rêve de remporter un Grand Chelem. Pour les joueurs français, c'est Roland-Garros. Mon rêve est de le gagner, pas d'être en demi-finales donc je vais tout faire pour", a-t-elle dit avec une innocence confinant à l'aplomb, mercredi en conférence de presse, deux heures après son succès face à la Russe de 18 ans.
Première "wild-card" à jouer les demi-finales des Internationaux de France, la 361e mondiale fait preuve d'un état d'esprit désarmant, sans effusion d'émotions hormis quand elle s'est allongée, le dos sur la terre battue, après sa balle de match convertie face à Mirra Andreeva.
Quand de nombreux joueurs français ont perdu leur latin devant le public du court Philippe-Chatrier, Loïs Boisson ne semble ressentir aucune pression négative malgré son inexpérience et ses 22 printemps.
"Tous les joueurs subissent de la pression, peut-être plus encore pour les Français qui jouent à Roland-Garros, (...) mais il faut la gérer, sinon, on ne peut pas gagner un match", a-t-elle dit d'une voix monocorde. "J'essaie de faire de mon mieux. Je ressens de la pression, mais je peux la gérer."
"Le public ne me met pas de pression parce qu'il est acquis à ma cause. J'adore jouer sous les vivats du public, de les entendre scander mon nom. Pour moi, c'est un plus, ce n'est pas une pression", a ajouté la première demi-finaliste tricolore à Roland-Garros, hommes et femmes confondus, depuis Jo-Wilfried Tsonga en 2015.
Mirra Andreeva, demi-finaliste ici-même l'an passé et victorieuse cette saison des WTA 1000 de Dubaï et d'Indian Wells, a d'ailleurs loué les qualités de son adversaire après sa défaite.
"Elle est probablement une bien meilleure joueuse que ce que montre son classement", a-t-elle déclaré en conférence de presse. "Elle a un très bon service, un très bon coup droit."
Après avoir sorti respectivement la troisième et la sixième mondiale lors des deux tours précédents, Loïs Boisson se présente face à l'Américaine Coco Gauff, numéro deux mondiale et un US Open (en 2023) à son palmarès.
"Elle a fait un parcours incroyable lors de ce tournoi", a souligné Coco Gauff à son sujet, mercredi.
En cas de qualification en finale, Loïs Boisson succéderait à Mary Pierce, seule Française finaliste sur la terre battue parisienne dans l'ère Open (depuis 1968) avec un titre en 2000 et deux défaites en 1994 et 2005.
(Reportage de Vincent Daheron)
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