Le ministère suisse de l'Economie a relevé lundi ses prévisions de croissance pour 2025 et 2026 après l'allégement des droits de douane négocié avec les Etats-Unis, prévenant cependant que l'incertitude macroéconomique reste considérable.
Le groupe d'experts de la Confédération, qui est chargé de formuler des prévisions de croissance pour le ministère de l'Economie, s'attend désormais à une progression du produit intérieur brut (hors événements sportifs) de 1,4% en 2025, contre 1,3% auparavant.
Pour 2026, ils ont relevé leur prévision à 1,1%, contre 0,9% lors de leur précédente mise à jour mi-octobre, indique un communiqué du ministère.
Entre-temps, la Suisse est parvenue à négocier un projet d'accord avec Washington pour ramener les droits de douane à 15%, soit au même niveau que d'autres partenaires commerciaux des Etats-Unis, dont l'Union européenne.
En août, la Suisse avait été sonnée par les droits de douane de 39% imposés par l'administration de Donald Trump.
Les médicaments, un secteur clé de l'économie suisse, en restaient exemptés. Mais ces 39% suscitaient de vives inquiétudes pour d'autres pans de l'économie, dont l'horlogerie et l'industrie, en particulier pour les PME industrielles qui n'ont pas forcément les moyens de relocaliser une partie de leur production aux Etats-Unis.
"Les perspectives se sont embellies pour les branches concernées à la suite de la baisse des droits de douane américains", souligne le ministère de l'Economie dans le communiqué.
Pour 2027, les experts de la Confédération tablent sur une normalisation de la croissance en Suisse qui devrait remonter à 1,7% "dans le sillage du redressement progressif de l'économie mondiale", selon eux.
- Incertitudes toujours "considérables" -
"Malgré une certaine accalmie, les incertitudes autour de la politique économique et commerciale internationale et de ses incidences macroéconomiques demeurent considérables", prévient toutefois le ministère de l'Economie.
Il évoque également des "risques conjoncturels", dont "le risque de corrections sur les marchés financiers".
L'année 2025 a été marquée par une grande volatilité du commerce extérieur de la Suisse et de sa croissance. Le PIB avait d'abord bondi de 0,8% au premier trimestre, avant de ralentir à 0,2% au deuxième trimestre, puis de se contracter de 0,5% au troisième trimestre.
"Les données et enquêtes disponibles à ce jour" vont dans le sens d'une "augmentation du PIB au dernier trimestre", précise le ministère.
Séparément, le centre de recherches conjoncturelles de l'École polytechnique fédérale de Zurich (KOF) a lui aussi publié ses prévisions de PIB.
Ses projections sont similaires puisque cet institut table également sur une croissance de 1,4% en 2025, 1,1% en 2026 et 1,7% en 2027.
Dans un communiqué, l'institut note que l'effet positif des droits de douane est toutefois "partiellement" contrebalancé par une "dégradation des perspectives internationales".
Dans la zone euro, la croissance est restée faible au troisième trimestre tandis qu'aux États-Unis, "la dégradation du climat de consommation", "l'affaiblissement des indicateurs du marché du travail" et "le récent blocage gouvernemental" vont dans le sens d'un "ralentissement conjoncturel", prévient-il.
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