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Soudan-L'armée ordonne la dissolution des FSR, les combats se poursuivent
information fournie par Reuters 17/04/2023 à 18:25

par Khalid Abdelaziz et Nafisa Eltahir

KHARTOUM, 17 avril (Reuters) - Le chef de l'armée soudanaise a ordonné lundi la dissolution des Forces de soutien rapide (FSR), entité désormais listée comme rebelle, alors que le groupe paramilitaire s'oppose à l'armée dans des affrontements ayant causé la mort de près de 100 civils et jeté une ombre sur la transition vers un gouvernement civil.

Les combats ont éclaté au cours du week-end à la suite d'un désaccord entre les deux camps sur l'intégration des FSR dans l'armée dans le cadre de la transition entamée après la chute de l'autocrate Omar el Béchir en 2019.

Armée et FSR ont revendiqué dans la journée des gains dans cette lutte de pouvoir sanglante à travers le pays, qui fait craindre une guerre civile plus large et a poussé les Etats-Unis à appeler à un cessez-le-feu immédiat.

Selon le principal syndicat de médecins, au moins 97 civils et 45 soldats ont été tués depuis le début des affrontements, tandis que 942 blessés ont été recensés.

Le gouvernement n'a donné aucun bilan officiel.

Des témoins ont rapporté lundi des bombardements et des frappes menées par des avions de chasse en différents points de la capitale Khartoum, notamment près du siège de l'armée, et contre une base militaire à Bahri, située sur l'autre rive du Nil.

Les ponts reliant Khartoum à Bahri et Omdurman étaient bloqués par des véhicules blindés, de même que certaines routes menant à la capitale.

Un nuage de fumée s'élevait au-dessus du tarmac de l'aéroport international de Khartoum, secoué par des explosions, ont montré des images télévisées.

Des bureaux, écoles et stations-service de la capitale étaient fermées. Quatre grands hôpitaux ont indiqué avoir été endommagés, avec pour conséquence des opérations fortement ralenties voire à l'arrêt.

Les FSR ont dit avoir pris le contrôle d'un aéroport et de bases militaires, tandis que l'armée a assuré garder le contrôle de son siège en dépit de ce qu'elle a décrit comme des "affrontements limités" dans la zone.

Ces affrontements interviennent alors qu'un accord de transition vers un pouvoir civil, conclu sous médiation internationale, devait être formellement signé plus tôt ce mois-ci.

Le chef de l'armée, le général Abdel Fattah el Bourhan, et le patron des FSR, le général Mohamed Hamdan Dagalo, siègent au Conseil souverain de transition du Soudan, présidé par el Bourhan, à la suite du putsch militaire de 2021.

L'Egypte, de longue date méfiante à l'égard de tout changement politique au Soudan, est le principal soutien de l'armée, tandis que Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de "Hemedti", a cultivé des liens avec plusieurs puissances étrangères dont les Emirats arabes unis et la Russie.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré qu'un cessez-le-feu immédiat était nécessaire, alors que l'Allemagne a exhorté les deux camps à la désescalade.

"Il y a une grande préoccupation partagée à propos des combats, de la violence ayant lieu au Soudan - la menace qu'ils représentent pour les civils, pour la nation soudanaise et, potentiellement, pour la région", a dit le chef de la diplomatie américaine lors d'un déplacement au Japon.

(Reportage Khalid Abdelaziz à Khartoum, Nafisa Eltahir au Caire, Humeyra Pamuk à Tokyo; version française Jean Terzian, édité par Blandine Hénault)

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